UPmémoires

À travers ce mémoire, nous présentons une expérience de l'art-thérapie au sein d'un Foyer de vie pour adulte handicapée. Nous avons travaillé sur la revalorisation de l'estime de soi ainsi que la diminution de l'anxiété auprès d'un public vieillissant et isolé. Car, due à la ruralisation de ce lieu de vie, il y a un manque d'accès aux soins en comparaison aux grandes villes. Par le biais d'une approche mixte, liant art-plastique, musique et expression corporelle, nous avons accompagné les personnes vers un mieux-être. Nous sommes intervenues dans un contexte de crise sanitaire. Notre approche s' est effectuée par les sensations, nous avons exploité la stimulation sensorielle dans le but de faire exprimer des émotions à des personnes qui n'ont pas la parole ou du moins, pas la capacité de conscientiser une émotion.

Les personnes aveuglantes atteintes de pathologies associées et de déficiences cognitives, vivant en institution, sont souvent submergées par leurs émotions et les expriment de façons inappropriées. Cela peut avoir des effets délétères sur leur santé physique et psychique. Une expérience d’art-thérapie mise en place lors d’un stage à l’Association Larnay Sagesse avait pour but de vérifier si les patients pouvaient améliorer leurs compétences émotionnelles. Tout d’abord, la déficience visuelle est définie ainsi que les compétences émotionnelles, et les troubles émotionnels. Des éléments sont apportés sur ce qu’est l’art-thérapie et ses bénéfices pour les patients. Puis, le déroulement du stage sera détaillé ainsi que son organisation et les stratégies mises en place pour atteindre les objectifs. Une partie est consacrée aux résultats obtenus avec les impacts sur chacun des patients. Enfin, la dernière partie s’ouvre sur une discussion concernant la place et la posture de l’art-thérapeute en institution.

L’essor du numérique dans notre environnement est indéniable, et entraine quelques bouleversements dans notre quotidien. C’est ainsi que de très nombreuses études se sont intéressées aux aspects défavorables de cette révolution numérique à laquelle nous assistons depuis quelques années. L’objectif de cette présente étude était de mettre en avant un éventuel apport du numérique. Pour ce faire, un questionnaire sur les habitudes de consommation des écrans au quotidien à destination des participants a été élaboré et complété. Puis, deux épreuves de lecture de mots étaient proposées aux enfants, une sur papier et l’autre sur ordinateur. L’analyse statistique qui s’en est suivie a permis de mettre en évidence que la lecture sur ordinateur était favorable aux enfants les plus exposés à ce support, cela se manifestait par une vitesse de lecture plus rapide sur le support numérique que sur le papier. Cependant, pour les enfants les plus exposés au quotidien à tous les écrans confondus, aucun bénéfice n’est à tirer de cette exposition sur la lecture numérique. Malgré un faible échantillon de participants, nos résultats sont prometteurs et aspirent à être validés par des études avec une plus grande représentativité.

Les recherches nécessitent d’être poursuivies et plus approfondies afin de valider les résultats, mais aussi pour fournir de nouvelles perspectives de prises en soin dans notre pratique orthophonique.

Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit en lecture (dyslexie) est susceptible d’entrainer une expérience réduite en lecture (Lyon et al., 2003). Or, en grandissant, une part importante du vocabulaire est rencontrée via le langage écrit, qui offre aux élèves un vocabulaire de plus en plus complexe et rare. De plus, au collège, l’usage d’un vocabulaire spécifique au domaine scolaire (vocabulaire académique) s’intensifie. Cette étude a donc cherché à mesurer l’impact de la dyslexie sur le niveau de vocabulaire académique et non académique (général) chez des élèves dyslexiques et normo-lecteurs scolarisés au collège, en analysant en parallèle l’effet du type de vocabulaire et de la structure morphologique des mots. Des épreuves de niveau de lecture, de niveau de vocabulaire (académique et général) et de conscience morphologique ont été proposées à cinquante participants ayant un âge moyen de 12 ans 5 mois. Ces derniers étaient répartis en deux groupes : un groupe de vingt-cinq participants dyslexiques et un groupe de vingt-cinq participants normo-lecteurs, appariés selon le niveau scolaire, l’âge, la catégorie socio-professionnelle et le niveau de raisonnement non-verbal. Nos résultats ont montré que le niveau de vocabulaire des participants dyslexiques n’était pas significativement inférieur à celui des normo-lecteurs, peu importe le type de vocabulaire. Néanmoins, les résultats obtenus par les deux groupes sont meilleurs pour l’épreuve de vocabulaire général que pour le vocabulaire académique. Enfin, les participants des deux groupes semblent mieux inférer la signification des mots morphologiquement complexes par rapports aux mots morphologiquement simples (résultat à la limite de la significativité), qui sont d’ailleurs tous deux liés au niveau de conscience morphologique. Les recherches dans ce domaine doivent se poursuivre en intégrant davantage de participants, et suggèrent de nouvelles approches dans la prise en soin orthophonique.

Les cancers endo-buccaux constituent un enjeu de santé publique par leur fréquence à l’échelle mondiale et une population incidente qui s’élargit. Les retentissements sont à la fois physiques et psychologiques. Particulièrement, l’articulation des patients glossectomisés est altérée du fait de l’exérèse partielle ou totale de leur langue. La rééducation orthophonique vient appuyer la réorganisation neuronale et la réhabilitation musculaire naturelles liées à cette perte pour améliorer la conscience articulatoire de ces patients. Parmi les outils facilitant les mécanismes compensatoires, l’illustration visuelle est étudiée dans la littérature. Il s’agit d’une représentation des articulateurs internes d’un locuteur ou d’un modèle de référence. Pour évaluer son efficacité et uniformiser les pratiques orthophoniques dans la prise en soin articulatoire des patients glossectomisés, un protocole de rééducation a été élaboré et expérimenté pendant dix-huit séances. Il était associé à l’illustration visuelle pour un groupe de patients (PIV) et appliqué seul pour un autre (PS). Des évaluations pré-test et post-test ont mis en évidence une amélioration des scores pour les quatre patients inclus dans l’étude. Le groupe PIV présentait, en moyenne, des scores de progression plus élevés que le groupe PS. Néanmoins, en raison du très faible effectif, de l’hétérogénéité importante des individus et d’autres facteurs humains et matériels, les résultats acquis ne peuvent être généralisés à la population glossectomisée. Dans l’ensemble, le protocole de rééducation a été apprécié par les orthophonistes et les patients, malgré son manque d’adaptabilité. Quant à l’illustration visuelle, l’outil est novateur et motivant. Son intérêt a, par ailleurs, été souligné par un patient. Ainsi, le protocole de rééducation et l’illustration visuelle auraient un impact dans la réhabilitation articulatoire des patients glossectomisés, mais leur efficacité n’a pas été significativement prouvée. Ce travail articulatoire intensif aura néanmoins permis de mettre en lumière une prise en soin essentielle au confort de vie des patients.

La littérature met en évidence qu’après une (pharyngo)-laryngectomie totale ((P)-LT), les patients soulèvent des plaintes spécifiques relatives à leur voix, qui affectent leur qualité de vie. L’évaluation de la qualité de vie relative à la voix est alors déterminante pour adapter la prise en soins du patient et évaluer l’efficacité du traitement. Toutefois, à ce jour, nous ne pouvons pas la mesurer de manière fiable car aucune échelle n’a été développée spécifiquement pour la voix alaryngée. Dans ce contexte, ce travail consistait à pré-tester auprès de patients opérés d’une (P)-LT, le questionnaire VHI-(P)LT v.2 (Dufour & Hallay-Dufour, 2021), élaboré dans le cadre de l’étude « QUAVILATO » coordonnée par le Pr DUFOUR au service ORL du CHU de Poitiers. Ce questionnaire de qualité de vie relative à la voix est constitué de trente-six items répartis en trois domaines : Physique, Fonctionnel et Emotionnel. Les patients y ont répondu en auto-évaluation lors d’entretiens menés en face à face avec un orthophoniste. Parmi les vingt questionnaires remplis, nous avons analysé les moyennes des scores, la distribution des réponses des patients à chaque item, le nombre d’items non répondus, ainsi que les commentaires des patients et des investigateurs au sujet du questionnaire. Les résultats ont mis en exergue que vingt items étaient pertinents et pourront donc être conservés et que six items, principalement issus du domaine Emotionnel, l’étaient moins car les patients ne se sentent pas affectés par ces questions. Un item (E9) s’est avéré de moins bonne qualité. Avant d’élaborer une troisième version, qui sera testée pour ses qualités psychométriques, il est nécessaire de poursuivre cette phase de l’étude sur une plus grande population (trente patients) pour tester la pertinence de l’ensemble des items.

Plusieurs recherches se sont intéressées à l’évolution de l’accord sujet-verbe chez les enfants typiques. Elles ont démontré que le nombre d’erreurs diminuait au cours du développement. En effet, les erreurs surviennent lorsque le processus d’accord amène à une surcharge cognitive. Ainsi, plus la règle est maîtrisée et plus le coût cognitif diminue. Nous nous sommes alors demandé si la stratégie d’écriture chez les enfants typiques était différente en fonction de l’âge et nous avons souhaité observer l’impact d’un indice phonologique entre le pronom et le verbe. Pour cela, nous avons comparé les productions d’enfants de CE2 et de CM1 afin d’analyser le taux d’erreurs mais aussi la dynamique d’écriture (durée de latence d’initialisation et durée d’écriture). Les résultats ont montré que les CM1 ont une meilleure maîtrise de l’accord sujet-verbe puisqu’ils produisent moins d’erreurs que les CE2. Toutefois, ce processus leur demande encore beaucoup de ressources cognitives, ils utilisent donc toujours une stratégie sérielle. La présence d’un indice phonologique permet aux deux classes de produire moins d’erreurs mais les enfants mettent plus de temps à réfléchir avant de commencer à écrire. Cette étude confirme donc que le coût cognitif lors de l’accord sujet verbe diminue avec l’âge et qu’il impacte la dynamique d’écriture.

Les troubles oro-myofonctionnels désignent des comportements musculaires inappropriés de la langue, des lèvres, des joues, des mâchoires, du voile du palais lors de la réalisation des fonctions oro-myo-faciales, à savoir la respiration, la déglutition, l’articulation et la mastication. Ces anomalies entravent le développement fonctionnel et morphologique du massif facial et impactent la santé de l’enfant et de l’adulte. Leur traitement mobilise l’intervention de divers professionnels de santé et nécessite des prises en soins orthophoniques. Prévenir l’installation et l’aggravation des troubles oro-myofonctionnels chez le jeune enfant paraît alors indispensable. Un premier questionnaire a permis de réaliser un état des lieux du besoin d’informations dans ce domaine auprès de treize médecins généralistes et de six pédiatres. Un médecin en santé publique a été inclus dans l’étude. Le niveau de connaissances des professionnels et la prévention semblaient limités. 50% des professionnels ne connaissaient pas le terme de « troubles des fonctions oro-myo-faciales ». Seuls trois facteurs de risque étaient majoritairement connus. 45% des professionnels faisaient rarement de la prévention à ce sujet et 15% n’en faisaient jamais. Les anomalies de ventilation, les freins buccaux restrictifs et les déformations d’articulé dentaire ne faisaient pas ou peu l’objet d’investigation orthophonique. Nous avons élaboré une plaquette d’information décrivant les facteurs de risque et les signes cliniques de dysfonctionnements repérables chez l’enfant de 0 à 6 ans et précisant les démarches de coordination de soins. Un second sondage a été proposé pour évaluer le support mais seulement sept professionnels, dont trois présents au début de l’étude, y ont répondu. Une analyse qualitative a montré un enrichissement des connaissances concernant les facteurs de risque et le rôle de l’orthophoniste et une augmentation relative de la vigilance des prescripteurs. Malheureusement, la fréquence de prévention n’a pas augmenté significativement. D’autres actions seront nécessaires pour sensibiliser les professionnels à la nécessité d’une prévention et d’une interception précoce des troubles oro-myofonctionnels.

Plusieurs études se sont intéressées aux erreurs dans l’accord sujet-verbe, d’abord chez l’adulte, puis chez l’enfant typique. Les recherches tendent à affirmer qu’accorder correctement le sujet à son verbe nécessite une charge cognitive importante ne pouvant s’acquérir que vers l’âge de dix ans. Quant à lui, l’enfant dys doit mobiliser davantage de ressources pour traiter l’accord puisque le traitement lexical n’est pas toujours résolu. Cependant, une forme d’apprentissage implicite, c’est-à-dire, le langage oral, peut aider à répondre à l’accord grammatical. De plus, si le geste graphique apparaît plus fluide, cela libère des ressources cognitives et le temps d’écriture apparaît moins long. De ce fait, nous nous sommes interrogée sur les erreurs d’accord sujet-verbe et sur la dynamique d’écriture en comparant des enfants typiques et des enfants dys. Nous avons comparé le taux d’erreurs, le temps de réaction et la durée globale d’écriture du pronom et du verbe avec et sans la présence de l’indice phonologique. Nous avons cherché à vérifier si les participants dys feraient plus d’erreurs que les participants typiques. Nous avons également cherché à savoir si le temps d’écriture du verbe chez les dys serait plus long que chez les typiques avec la présence de la liaison. Globalement, les résultats ont montré que les enfants dys émettent un taux d’erreurs similaire aux enfants typiques et que la durée d’écriture est plus longue lorsque tous les participants doivent écrire le verbe lorsqu’il y a une liaison. Finalement, au regard des recherches déjà effectuées, notre étude confirme le fait que l’automatisation de l’accord nécessite du temps et de l’énergie pour chaque participant et que la présence d’un indice phonologique est un élément essentiel dans l’écriture de l’accord.

Contexte : La résolution de problèmes est un domaine de la cognition mathématique qui met de nombreux enfants en difficulté. Les prises en soin relatives aux troubles des apprentissages mathématiques ne cessent de croître dans les cabinets d’orthophonie. Aussi, les dernières recherches scientifiques ont permis de mettre en évidence des données probantes sur lesquelles baser ses rééducations orthophoniques afin de viser l’efficacité. C’est ce contexte qui a motivé notre création d’un support de rééducation en résolution de problèmes mathématiques, répondant ainsi aux besoins actuels des patients dans la pratique orthophonique.

Méthode : aussi, ce matériel de rééducation en résolution de problèmes de comparaison additive, fondé sur des données probantes, a été soumis à l’avis de dix-sept orthophonistes volontaires, via un questionnaire de satisfaction auto-administré sur Internet. Au travers de cette enquête, nous souhaitions savoir si notre matériel présentait un intérêt pour la prise en soin des patients souffrant de difficultés en résolution de problèmes à partir de la fin de primaire et si le protocole élaboré était adapté à la population cible en termes de contenus, de construction, de compréhension de consignes et d'attractivité de l'outil.

Résultats : les différents résultats obtenus sont en faveur de nos hypothèses. Nous remarquons tout de même que les orthophonistes formés en EBP ont tendance à mieux apprécier notre matériel que ceux qui ne sont pas formés. Les cliniciens mettent en avant le fait que ce matériel répond à un besoin dans leur pratique. Leurs retours nous ont permis de mettre en évidence les points forts de notre support ainsi que les éléments à améliorer.

Conclusion : notre matériel a été bien accueilli par les professionnels qui ont participé à l’étude. Après la validation de leur part, il serait intéressant de le tester sur des patients afin d’évaluer sa réelle efficacité.