UPmémoires

E-santé, santé 2.0, le numérique prend chaque jour plus de place dans le monde de la santé, du patient au professionnel et des pratiques à la formation. L’implantation du numérique dans les établissements de santé perturbe un système à l’organisation et aux habitudes spécifiques. Les acteurs de ce système doivent alors s’adapter et se former à de nouvelles habitudes professionnelles, et à des outils qui peuvent s’avérer difficile à mettre en place. L’accompagnement à ce changement par de la formation requiert une réflexion particulière. Il semble en effet nécessaire d’appréhender le contexte et le système dans sa globalité, pour favoriser la réussite d’un dispositif numérique, et du dispositif de formation qui le soutient. A partir du positionnement d’un éditeur de progiciels spécialisé dans la santé, nous nous pencherons au cours de ce travail sur le processus de déploiement d’une solution e-learning, dans le système de santé public. Nous verrons que de multiples facteurs, réels moteurs de l’organisation, sont à prendre en compte dans ce genre de projet. Il sera également curieux de constater que les mécanismes communicationnels et relationnels ne sont pas forcément ce qui pourrait paraitre, dans un domaine où le travail en équipe est souvent gage de qualité de prise en charge.

Le travail présenté dans ce mémoire est une étude de la plateforme d’apprentissage e-learning AMA-Campus destinée à former les salariés du groupe Réseau-AMA dans le secteur des services à la personne. À la suite de l’échec de certains apprenants inscrits sur la plateforme, nous avons mené ce travail de recherche afin de comprendre les facteurs qui déterminent l’acceptabilité de cet EIAH. Nous avons mobilisé plusieurs modèles théoriques pour étudier l’acceptabilité de la plateforme au travers de la perception de son utilité et son utilisabilité. Cette étude est menée sur un échantillon de trente-six (36) apprenants. Les résultats montrent que, dans notre cas d’étude, l’utilisabilité n’a pas d’influence notable sur l’acceptation de la plateforme. En revanche l’utilité perçue est déterminante de l’acceptabilité et de la réussite de la formation. L’étude montre, aussi, que le fait qu’un apprenant soit inscrit à une formation par obligation de l’entreprise influence largement l’utilité perçue et donc l’acceptabilité de L’EIAH.

Depuis près de 40 ans, le secteur de la formation professionnelle utilise les jeux comme pédagogies actives. Prouvée scientifiquement par Alvarez, Mouton ou encore Fayat, cette technique pédagogique par le jeu est un outil très efficace pour améliorer le taux de rétention et l’acquisition des connaissances. Dans ce mémoire, nous nous intéressons à la gamification dans un module e-learning. Venue tout droit des Etats Unis, comme son nom l’indique1, la gamification consiste à introduire un apprentissage ludique au sein d’une formation. Ce travail de recherche explore et compare les mécanismes de gamification, s’intéresse aux caractéristiques d’engagement et tente de mesurer de l’efficacité d’une formation. Puis, dans un deuxième temps, il analyse l’effet et l’utilité de la gamification sur les apprenants et sur les résultats d’un service d’Air France. Nous allons donc tenter de vérifier que la gamification à un impact sur l’engagement des apprenants et sur l’efficacité de la formation en utilisant plusieurs méthodologies (questionnaire, analyse des traces et entretiens).

Avec le succès croissant des technologies de l’information et de la communication dans le domaine de la formation et plus particulièrement le développement de dispositifs de formation à distance (FAD), de nouveaux acteurs apparaissent, parmi lesquels nous trouvons le tuteur à distance qui accompagne les apprenants sur les questions pédagogiques et les questions techniques. Ce mémoire rend compte d’un travail réalisé au sein du Service Formation chez Action Contre la Faim. Nous avons eu pour missions d’accompagner les apprenants et favoriser la motivation des apprenants pour qu’ils soient satisfaits tout au long de la formation. Dans l’objectif d’optimiser des supports à distance, le travail réalisé a consisté à interroger des tuteurs à distance qui interviennent sur les formations, de cibler et prendre en considération leurs besoins et leurs fonctions principales afin de renforcer leurs compétences.

Depuis quelques années avec la massification et la diversification des publics, les universités se sont engagées dans un renouvellement pédagogique, saisissant le numérique comme levier avec le développement des compétences en pédagogie universitaire numérique des enseignants du supérieur. L'accompagnement techno-pédagogique des enseignants du supérieur est une forme que prend leur développement professionnel au sein des universités. Dans le cadre de ce mémoire, nous examinons les effets de l'accompagnement à distance, d'enseignants du supérieur engagés dans un dispositif de formation hybride au niveau master 2, dont les étudiants sont des adultes eux-mêmes en formation continue. Ce master existe depuis 2009, et certains enseignants sont encore accompagnés aujourd'hui dans le dispositif. Mobilisant les cadres de référence de l'andragogie (Knowles, 1970) et du TPaCK (Technological Pedagogical and Content Knowledge) de Mishra et Koehler (2006), nous nous sommes interrogés sur les raisons de cette persistance de l'accompagnement en examinant son effet formatif et sur la capacité des enseignants à devenir autonomes dans le dispositif.

Cette étude s’attache à mesurer l’évolution des compétences de salariés issus de différents métiers de SMACL Assurances dans le cadre d’une expérience pédagogique utilisant un module de formation en ligne présentant l’ensemble des contrats proposés par l’entreprise pour chacun de ses quatre marchés. Basée sur des lectures autour de concepts comme la compétence, l’évaluation, l’appropriation, la ludification, les mécaniques de jeu et la motivation, l’enquête recueille le sentiment de compétences des salariés par le moyen d’entretiens individuels précédés de tests du module tout entier. Elle analyse les témoignages des apprenants afin d’en tirer des éléments permettant d’identifier le sentiment de compétence perçu par cette nouvelle méthode de transmission des savoirs. La recherche se base également sur le référentiel de compétences de chaque métier impliqué afin d’en extraire les savoirs, savoir-faire et savoir-être en relation avec le sujet du module mis en place.

Dans le contexte d’une formation en alternance, environnement complexe et évolutif, l’apprenant est au coeur du dispositif, le mieux placé pour faire le lien entre entreprise et Centre de Formation en Apprentissage (CFA), entre expérience pratique et invariants théoriques. Les professionnels qui l’entourent et participent à sa formation doivent l’aider à réduire la distance entre les deux lieux censés proposés un parcours structurant. Pour ce faire, ils disposent d’outils qu’ils peuvent adapter à leur mode de fonctionnement, à la réalité du terrain. Un de ces outils est obligatoire : le livret d’apprentissage. Avec la dématérialisation de cet outil, l’expérience d’intégrer le téléphone portable dans le dispositif de formation a été tentée : en passant du papier au numérique, apporter la plus-value du multimédia. Pour des raisons que nous développerons, la recherche s’est pour l’heure davantage concentrée sur la préparation d’une épreuve certificative que le fonctionnement du livret d’apprentissage. Les concepts qui ont guidé cette recherche et validé les étapes de son organisation sont issus de la psychologie cognitive, de la didactique professionnelle et des récents apports d’études traitant des usages autour des technologies mobiles et de l’image connectée. Par le biais de photos et de vidéos prises lors d’activités menées en entreprise, l’apprenti fournit aux formateurs une matière qu’ils organisent ensemble. Le but est de passer, par les usages, de l’illustration de l’activité à l’expression de compétences : un langage commun est co-élaboré qui réduit l’écart entre entreprise et CFA mais aussi l’écart entre formation/entreprise et sphère du privé.

Cette recherche s’inscrit parmi les études sur la conception, plus spécifiquement sur la conception des EIAH (Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain) dans la mesure où la conception étudiée est celle d’une classe virtuelle synchrone. Elle cible une partie spécifique du processus de conception, à savoir la phase où les concepteurs argumentent autour des spécifications de l’artefact à concevoir. C’est pourquoi notre recherche relève du champ de recherche du design rationale. L’objet de cette recherche est de souligner l’influence d’une hausse de l’explicitation des raisonnements des concepteurs sur la qualité du processus de conception. Un raisonnement de concepteur explicité correspond à la verbalisation de ce qu’on appelle une « logique de conception ». Il s’agit déjà de savoir s’il est possible pour les concepteurs d’augmenter l’explicitation de leurs logiques de conception durant les réunions où sont choisies les propriétés de l’artefact. Et dans un second temps d’interroger les concepteurs pour savoir si cette hausse contribue selon eux à améliorer le processus de conception et de quelle(s) façon(s). Ainsi notre travail empirique prend pour public cible trois co-concepteurs et s’articule en deux sous-démarches. Une expérimentation entre deux réunions de conception dont la seconde se fait avec un instrument d’explicitation, et un retour sur cette expérimentation lors d’entretiens semi-directifs.