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Introduction : Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est 3 fois plus fréquent chez les soignants que dans la population générale. Certains traits de personnalité peuvent être un facteur favorisant des troubles liés au stress. Plusieurs études ont mis en évidence un lien entre une personnalité à névrotisme élevée et le développement de TSPT. Etant donné que les étudiants en médecine sont confrontés par leur formation à des évènements traumatiques, il est intéressant de savoir si, au sein de cette population, les traits de personnalité peuvent influer sur le développement de symptômes post-traumatiques (TSPT et Post-traumatic growth).
Objectif : L'objectif de cette étude était d'examiner le rôle de la personnalité dans l'apparition des symptômes de TSPT et de croissance post-traumatique chez les étudiants en médecine.
Méthodes : Les participants étaient des étudiants à la faculté de médecine de Poitiers (n = 413, M = 24,8, [18-39]) interrogés de mars à avril 2018. Ils ont complété l'inventaire des cinq grands facteurs de personnalité (BFI-Fr), l'échelle de l'effet des événements (IES-R), l'inventaire de stress peri-traumatique (PDI), le Clinician Administered PTSD scale (CAPS) et l'inventaire de croissance post-traumatique (PTGI).
Résultats : Les résultats ont trouvés 4 profils de personnalités significativement différents selon le BFI-Fr (cluster 1 n = 111, cluster 2 n = 98, cluster 3 n = 101, cluster 4 n = 103). Le cluster 3, et parfois le 1, présentaient des scores de PDI, IES-R et PTGI plus élevés. Ils avaient également les scores les plus élevés de névrotisme. La prévalence du TSPT était de 24,9%. 97 % des étudiants ont été exposés à au moins un évènement traumatique, dont 75 % ont été exposés à 4 évènements au moins. Les évènements traumatisants les plus fréquents étaient : AVP, maladie/blessure mettant la vie en danger, agressions physiques, souffrances humaines intenses et la mort subite et inattendue d'un proche.
Conclusion : Cette étude met en évidence que les traits de personnalité influent sur le développement de troubles liés au stress. Un névrotisme élevé est significativement lié au développement de TSPT et de croissance post-traumatique chez les étudiants en médecine de faculté de Poitiers.