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De nombreux enfants souffrent de troubles « dys », avec une forte comorbidité entre dyslexie et dyspraxie, et sont confrontés à des difficultés motrices et en langage écrit. Les orthophonistes utilisent diverses méthodes pour les accompagner et pallier leurs troubles. L’idée du projet DysApp est de créer un jeu vidéo sur tablette tactile pour développer, via un entraînement moteur, les compétences de ces enfants en motricité fine, en fonctions exécutives et, par extension, en langage écrit. Les objectifs de ce mémoire sont donc de vérifier l’existence de liens entre la motricité fine et les fonctions exécutives chez les enfants « neurotypiques » de CE2 (hypothèse n°1), ainsi que la particularité de ces liens chez les enfants présentant une dyslexie et/ou une dyspraxie, puisqu’ils investiraient davantage leurs fonctions exécutives pour compenser leurs troubles moteurs, afin d’acquérir des compétences en langage écrit (hypothèse n°2). Ces deux groupes de participants ont réalisé, durant trois sessions de passation, des tâches testant le langage écrit, la motricité fine et les fonctions exécutives. Nos résultats montrent que les fonctions exécutives sont corrélées à certaines tâches de motricité fine uniquement, et que ces liens ne sont pas strictement les mêmes chez les enfants "dys". De plus, ces derniers ont de moins bonnes performances dans certaines tâches de motricité que les enfants tout-venants, malgré de meilleurs scores dans une tâche d'inhibition. Parmi ces tâches de motricité significativement échouées, seule une s'avère positivement corrélée à une tâche de fonctions exécutives. Cela s’oppose à l'idée que les enfants "dys" compensent leurs troubles moteurs en surinvestissant leurs fonctions exécutives. Par conséquent, même si ces résultats semblent tendre vers notre deuxième hypothèse, nous ne pouvons pas les généraliser. Poursuivre cette étude, pour enrichir nos connaissances sur les différents troubles « dys » et sur leur éventuel facteur commun, semble une perspective intéressante.