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La place de la femme dans un secteur ne peut être étudiée sans aborder les violences sexistes et sexuelles (VSS), ainsi que les obstacles qu’elle rencontre. Depuis 2007, le mouvement #MeToo a libéré la parole des femmes sur les VSS et, petit à petit, différents secteurs de l’industrie ont été pointés du doigt. L’industrie pharmaceutique n’en faisait pas partie. Pourtant, il a été montré en 2022 que les études de pharmacie sont particulièrement concernées par ce type de violences. Quelle est la place de la femme dans l’industrie pharmaceutique ?
Afin de répondre à cette question nous avons réalisé un questionnaire anonyme, d’une part sur la satisfaction professionnelle et l’acquisition de responsabilités chez les femmes, et d’autre part, sur les VSS dans les études de pharmacie et dans le secteur de l’industrie pharmacie. Nous avons inclus 493 réponses au questionnaire. Nous avons alors pu établir les premiers résultats concernant les obstacles rencontrés par les femmes afin d’obtenir des responsabilités. Par la suite, nous avons confirmé la présence des VSS dans les études de pharmacie ainsi que dans l’industrie pharmaceutique, et établi la fréquence de ces agressions : propos sexistes et sexuels plusieurs fois par mois (62,3%), harcèlement sexuel une ou plusieurs fois au cours de la vie (24,1%), une ou plusieurs agressions sexuelles (22,9%) et, un ou plusieurs viols au cours de la vie (8,7%). Un profil d’agresseurs-ses potentiels-les a pu être établi, se différenciant de celui établi par l’étude de l’ANEPF. De plus, le questionnaire a mis en lumière les pressions exercées sur les victimes et le sentiment de peur et d’illégitimité encore très présents chez celles-ci qu’elles soient étudiantes, salariées ou retraitées.