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La prise en charge des troubles de déglutition après un AVC constitue une urgence, ils
exposent en effet au risque de pneumopathies d'inhalation et de dénutrition. Leur prise en
charge repose, à terme, sur l'utilisation d'une nutrition entérale par GPE, d'après l'Espen.
Afin de mettre en évidence les bénéfices réels de la nutrition entérale par GPE chez ces
patients, nous avons mené une étude rétrospective sur 42 patients ayant bénéficié d'une GPE
pour des troubles de déglutition au décours d'un AVC, au CHU de Poitiers, entre Janvier
2009 et Décembre 2011. Notre étude s'est également intéressée aux questionnements éthiques
sous-jacents en lien avec la pose d'une GPE chez ces patients, dont le pronostic était déjà
greffé de lourdes séquelles en lien avec leur AVC.
Notre étude a concerné des patients âgés (âge moyen 69,79ans), aux nombreuses comorbidités
(35,3% des patients n'avaient aucun antécédent avant l'AVC), victimes d'un AVC sévère
(NIHSS moyen 14,39), et ayant présenté des complications liées à l'AVC (78,6% de
complications médicales dont 57,1% de pneumopathies). La mortalité globale était de 47,6%,
et 12 patients (28,6%) sont décédés à 3 mois de la pose de GPE.
Les bénéfices identifiés de l'alimentation par GPE chez nos patients étaient :
- Une amélioration nutritionnelle modérée, essentiellement au niveau cutané,
- 11,9% de récupération des troubles de déglutition permettant l'ablation de la GPE.
La GPE a été posée en moyenne 8 mois et demi après l'AVC, ses complications étaient
fréquentes (26%), parfois gravissimes, sa mortalité à 2-3 mois de 28,6%.
La combinaison de ces éléments est primordiale, dans la réflexion sur l'indication des poses
de GPE chez les patients victimes d'un AVC. Mais elle doit également intégrer la volonté
éclairée du patient et de ses proches, et un élément essentiel, non analysé dans notre étude :
l'amélioration de la qualité de vie de ces patients.