Voir le résumé
Intro : En France, 500 000 femmes entrent en ménopause chaque année et 14millions de femmes sont concernées par celle-ci. Une femme vivra en moyenne un tiers de sa vie en période ménopausique. De ce constat, une étude sur l’état des lieux de la prise en charge de cette population a été faite, visant à étudier à la fois l’aspect médical et psychosocial.
Méthodologie : Nous avons effectué une étude qualitative et quantitative, transversale par l’intermédiaire d’un questionnaire délivré dans différents cabinets médicaux et sur les réseaux sociaux. L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux de la prise en charge médicale et psycho-sociale en inter-rogeant les femmes sur les informations essentielles qu’elles ont reçues lors de leur consultation et une brève évaluation des connaissances sur la ménopause a été faite. Les sources d’informations des participantes ont été également évaluées.
Résultats : Parmi les symptômes rapportés : 66 % avaient des bouffées de chaleur, 69,7 % avaient des troubles du sommeil, 62,4 % avaient des troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété, symptômes dépressifs), 29,7 % avaient des troubles urinaires dont 68% d’incontinences à l’effort, 44,2 % avaient des troubles vaginaux dont la sécheresse pour plus de 80 %. D’autres symptômes sont rapportés à plus de 50 % : la prise de poids, la dimi-nution de la libido ou les douleurs articulaires. Pour plus de 30% il y avait également une fatigue importante, une sècheresse cutanée, une perte de mémoire et une perte de motivation. Plus de 41 % des participantes ne prenaient aucun traitement, 18,8 % prenaient le THM, et 35,2 % avaient une activité sportive régulière. 82,4 % des femmes ont consulté pour une raison en lien avec la ménopause. Les informations médicales étaient abordées en moyenne dans 35 % des cas. Les dépistages des cancers étaient réalisés dans 69 à 91 % des cas, le dépistage du cancer colorectal étant le moins effectué. Les informations psycho-sociales étaient abordées en moyenne dans 26 % des cas. Les patientes étaient satisfaites de cette consultation dans plus de 60 % des cas. L’évaluation du vécu a montré que près de 80 % des patientes ont des symptômes qui impactent leur vie quotidienne. 80 % des femmes avaient une perception différente de leur corps et le sentiment d’être moins féminine était ressenti pour plus de 60 %. La confrontation des prévalences de l’absence de règles et de la perception subjective d’être mé-nopausée a montré que 24,4 % des participantes pensaient être ménopausées mais avaient le mauvais diagnostic.
Conclusion : L’état des lieux de la prise en charge de la ménopause dans cette étude nous indique des faiblesses importantes lors des consultations. Le contenu médico-psychosocial de cette consultation reste fragile lorsqu’on s’y intéresse en détail. Les consultations dédiées à la ménopause ne sont pas encore standardisées, mais leur nécessité est évidente. L’amélioration de la prise ne charge passe par l’éducation et l’information des femmes mais aussi des professionnels. Les efforts sur la participation aux dépistages organisés sont à poursuivre. La dimension psychologique doit également prendre une place plus importante dans ces consultations.