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Le radotage est une manifestation pouvant être le signe précoce de la MA ou pouvant se développer au cours de la maladie. Les répétitions perturbent les interactions du malade avec son entourage et réduisent fortement la qualité de vie des aidants. Pour comprendre les mécanismes sous-tendant ce phénomène, nous avons tenté d’étudier les facteurs impliqués. Toutefois, si nous avons retrouvé dans la littérature quelques éléments de connaissances sur le radotage dans la maladie d’Alzheimer, nous ne connaissons pas le fonctionnement de celui-ci dans une population saine. Nous avons donc cherché à déterminer le rôle de la boucle phonologique dans le rabâchage auprès de 58 individus âgés de 16 à 36 ans. L’analyse du test de Student révèle que les capacités en mémoire à court terme sont inférieures chez les individus qui répètent le plus dans les tests de répétition de non-mots, les tests Maxispan et des empans simples de Barrouillet. Néanmoins, nous ne pouvons conclure à une influence de la boucle phonologique sur les répétitions verbales. En effet, selon le test Maxispan créé sur le modèle TBRS, l’infériorité aux empans serait davantage imputable aux performances de la boucle exécutive qu’à celles de la boucle phonologique. Les répétitions pourraient donc être liées à des difficultés d’ordre attentionnel. D’autre part, des liens très proches de la significativité ont été observés avec l’âge des participants. Ainsi, de plus amples recherches seront nécessaires pour mieux comprendre l’implication de ces mesures dans le radotage.

La prévention précoce dans le domaine des TLO est devenue un enjeu de santé publique majeur. Le retentissement est global pour la société, hormis les coûts financiers pour l’Etat, les difficultés d’acquisition dans le domaine du langage oral et de la communication influencent les apprentissages futurs de l’enfant, se répercute sur la scolarité, l’insertion socio-professionnelle et de façon générale sur le niveau de vie global.

Les médecins généralistes, de PMI, pédiatres ou sages-femmes sont les premiers intervenants auprès des familles. Ils les connaissent, les guident dans leur parcours de soin et les orientent vers d’autres professionnels. Ce sont eux qui prescrivent par la suite les consultations orthophoniques. Il est donc important que ces intervenants soient sensibilisés au mieux à la prévention précoce. Pour cela leurs connaissances des prérequis, du développement langagier et des signaux d’alerte doivent être optimales.

Dans cette optique un questionnaire permettant d’apprécier le niveau de connaissance de ces professionnels dans le domaine a été élaboré et une courte de vidéo de sensibilisation leur a ensuite été proposée.

L’enquête a démontré que les connaissances des soignants sont présentes mais insuffisantes. Or une méconnaissance de ces notions peut conduire à des difficultés pour mettre en place une guidance parentale appropriée, pour utiliser les outils d’évaluation et de dépistage et de manière plus globale pour prendre en soin ce type de patient et leur famille.

Les professionnels interrogés ont ainsi fait part de leur besoin de mises à jour supplémentaires afin d’enrichir leurs savoirs et savoir-faire. La vidéo de sensibilisation proposée en fin de questionnaire a permis de répondre en partie à ce désir de formation complémentaire en sensibilisant les prescripteurs, en leur donnant des outils clefs, des ressources consultables, des pistes de réflexion et en démontrant l’importance du travail collaboratif et pluridisciplinaire.

Regarder des séquences animées de personnages réalisant des actions permettrait de mieux produire le verbe d’action correspondant : c’est l’hypothèse que nous tenterons de démontrer dans cet écrit. En effet, de précédentes études ont montré que l’observation d’actions avait un impact bénéfique sur la récupération verbale de patients aphasiques. Selon le positionnement de la cognition incarnée, la récupération est facilitée par les gestes lorsque les mots sont représentés sémantiquement à travers des caractéristiques sensori-motrices. Cependant, il reste à savoir si cette approche peut servir dans la rééducation de l’anomie du verbe chez les personnes aphasiques et dans quelle mesure l’observation de ces actions sous forme de Point Light Display (PLD) peut être plus efficace qu’une rééducation classique sur supports imagés ou sur photos. Le but de la présente expérience était d'étudier la pertinence d’une rééducation intensive des verbes d’action sous trois modalités différentes afin d’évaluer laquelle des trois est la plus efficace pour la récupération langagière de ces patients aphasiques. Neuf patients aphasiques avec une anomie marquée ont suivi une rééducation intensive qui comprenait une séance quotidienne pendant deux semaines consécutives (soit dix jours au total). Chaque sujet a été invité à observer attentivement 57 actions humaines, 19 en images, 19 en séquences animées de point (PLD non focalisés ou PLD NF), 19 en séquences animées de point avec focalisation colorée sur l’articulation intéressante (PLD F), une à la fois et, après les avoir observées, il a dû produire le verbe correspondant. Chez tous les patients, une amélioration significative de la récupération des verbes a été trouvée en observant les séquences animées de points et conforte dans l’idée que l’observation d’action est une méthode tout à fait intéressante pour la récupération verbale des patients aphasiques.

La « Plateforme Prévention et Soins en Orthophonie (PPSO) » est une association non lucrative visant à améliorer l’accès aux soins orthophoniques en France. Née en 2018 du regroupement de plusieurs représentants de la profession, elle a permis l’élaboration d’un dispositif ternaire composé du site internet de prévention « www.allo-ortho.com », d’une plateforme de régulation téléphonique et d’une solution d’adressage sur laquelle les orthophonistes libéraux peuvent s’inscrire. Son objectif est de réduire le nombre de sollicitations parvenant dans les cabinets en filtrant les demandes et en ne transmettant aux orthophonistes enregistrés que celles nécessitant de recourir à un bilan. Expérimenté depuis juin 2020 dans trois régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Hauts-de-France), ce dispositif n’a encore fait l’objet d’aucune étude. Ce mémoire se propose alors de dresser un bilan de ses premiers effets sur le terrain. Pour cela, nous avons construit une enquête en ligne par questionnaire auto-administré destinée aux orthophonistes inscrits à la solution d’adressage. L’analyse des soixante-quinze réponses recueillies nous permet de confirmer que la quasi-totalité d’entre eux ont intégré le dispositif à leur activité en mettant en place des moyens pour le faire connaître. Par ailleurs, la majorité des participants ayant déjà pris en soins des patients qui en proviennent observent des répercussions positives à différents temps du suivi. Cependant, le nombre de sollicitations relevé quotidiennement apparaît toujours aussi élevé, ce qui altère le niveau général de satisfaction des répondants. L’interprétation des résultats a permis de comprendre que les problématiques liées à la démographie professionnelle, ajoutées à la recrudescence des besoins orthophoniques, ne permettent pas au dispositif de produire l’effet escompté. En conclusion, ce premier état des lieux se révèle encourageant pour la PPSO mais il rappelle que l’accès aux soins orthophoniques pourrait être amélioré par la coordination d’actions individuelles, locales et gouvernementales.

Malgré les difficultés à obtenir un suivi en orthophonie, nous observons aujourd’hui un grand nombre d’arrêts thérapeutiques décidés par les patients. Cela, sans que la fin de prise en charge n’ait été envisagée par l’orthophoniste. Les objectifs de cette étude étaient de valider les hypothèses selon lesquelles les patients partent lorsque les objectifs thérapeutiques sont atteints. Puis, que le facteur « temps » influe sur les facteurs pouvant entraîner une attrition. À la suite de quoi nous cherchions à définir l’intérêt des patients porté à des solutions alternatives à l’abandon de prise en soins. La dernière hypothèse est que les patients préviennent de leur souhait de fin de suivi. Alors, un questionnaire divisé en trois domaines (caractéristiques des patients, perception de la fin de prise en soins, solutions potentielles) a été rempli par les patients et/ou leur représentant légal. Les données récoltées ont fait l’objet d’une analyse statistique. Les résultats montrent que les patients envisagent la fin des soins lorsque les objectifs définis par l’orthophoniste sont atteints. De plus, le temps de suivi influence la nature des facteurs pouvant entraîner l’arrêt thérapeutique par le patient. Concernant les solutions alternatives, beaucoup les trouvent pertinentes et préfèrent la mise en place d’un contrat de départ. La téléorthophonie et la fenêtre thérapeutique sont moins appréciées par l’échantillon. Enfin, tous les patients confirment prévenir de leur souhait d’arrêter le suivi. Cependant, les informations récoltées peuvent parfois être biaisées (parents répondant pour leur enfant, honnêteté des réponses, compréhension des questions, etc.). En outre, des facteurs ne pouvant être directement demandés aux patients (résistance au changement, perception des soins, capacité de jugement du patient, etc.) semblent jouer dans la fin de suivi. Ainsi, des études futures sur ces sujets pourront affiner les résultats obtenus.

Les personnes atteintes du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) rencontrent des difficultés dans l’interaction sociale dû à un manque d’habiletés sociales. Actuellement, plusieurs supports existent pour aborder les habiletés sociales. Cependant, l’apparition des supports numériques, pourtant prometteurs, reste encore peu utilisés dans les interventions visant leur développement. Nous avions donc pour objectif de créer un matériel vidéographique exposant des scénarii sociaux erronées. Ces vidéos visaient l’acquisition d’habiletés en lien avec le développement de l’amitié et étaient destinées à un public adolescent présentant un TSA mais sans déficience intellectuelle. L’apprenant était invité à identifier le problème de communication et à trouver une solution socialement adaptée à l’aide de QCM. Ensuite, l’outil vidéographique a été proposé à plusieurs professionnels notamment des orthophonistes afin de recueillir leurs avis concernant ce support, par le biais d’un questionnaire. Le but de cette étude était de déterminer si le matériel était suffisamment abouti pour être présenté à des patients potentiels. Le support vidéographique a donc été évalué par les professionnels au sujet de sa pertinence (réalisme des vidéos, compétences travaillées, problématiques exposées), son ergonomie, son esthétisme, son attractivité et son adéquation avec le public cible. Vingt-cinq réponses ont pu être analysées. Dans l’ensemble, les orthophonistes interrogés ont trouvé les vidéos pertinentes, de qualité, et ergonomiques. Ils ont également jugé les compétences abordées comme adéquates. Toutefois, le protocole de visionnage n’a pas suffisamment convaincu les répondants. Cependant, le peu de participants et de professionnels représentés ainsi que les limites méthodologiques de l’étude n’ont pas permis une généralisation des résultats. Néanmoins, l’attrait des professionnels pour ce support révèle l’intérêt de ce matériel dans le cadre d’une intervention visant l’acquisition des habiletés sociales. Nous espérons que ce type de support fera l’objet d’autres études longitudinales afin d’en tester l’efficacité sur les patients présentant un TSA.

L’accident vasculaire cérébral correspond à un arrêt brutal de la circulation sanguine, dû à une obstruction ou à une hémorragie, entraînant parfois des atteintes motrices et cognitives. Les orthophonistes interviennent de manière précoce pour soutenir le patient dans la récupération de ses compétences communicationnelles. Les études cognitives récentes, soutenues par les imageries, ont révélé que l’utilisation du langage impliquait des fonctions régulatrices comprenant entre autres les fonctions exécutives, l’attention et la mémoire. Depuis, de nombreuses études se sont intéressées à la rééducation des troubles d’accès lexical et les professionnels soulignent un besoin de matériels spécifiques et adaptés. Nous avons donc choisi d’élaborer un protocole incluant l’entraînement des fonctions exécutives en parallèle d’une thérapie langagière. Compte tenu des matériels existants, notre attention s’est portée sur le développement d’un outil numérique. Nos hypothèses étaient que ce protocole, associant thérapie langagière et entraînement des fonctions exécutives, favoriserait la réhabilitation lexicale et qu’un logiciel présenterait des avantages techniques facilitant les prises en soin. Notre cohorte comprenait six sujets répartis en deux groupes. Chaque groupe a reçu la même thérapie en asynchronie. Pour quantifier l’efficacité du logiciel, les sujets ont passé la même évaluation à trois temps différents (initial, mi-parcours et final). Les orthophonistes volontaires nous ont communiqué leurs impressions sur le logiciel en remplissant une évaluation qualitative. À l’issue du protocole, tous les sujets ont amélioré leurs performances lexicales et le logiciel a eu un impact sur leurs capacités exécutives. Les thérapeutes ont souligné l’utilité du matériel dont le développement, suffisamment intuitif, facilite sa prise en main. Les résultats de cette étude sont prometteurs et invitent à sa poursuite. Continuer ce travail permettra d’améliorer le logiciel, afin d’enrichir les outils de rééducation orthophonique post-AVC.

La déglutition est une fonction du système oro-facial qui peut être dysfonctionnelle chez certaines personnes en raison d’une malposition linguale. La rééducation de la déglutition dysfonctionnelle orthophonique s’appuie principalement sur la thérapie myofonctionnelle active qui, malgré son efficacité prouvée scientifiquement, est très exigeante. C’est pourquoi le Dr Fellus a conçu le Froggymouth®, un appareil de rééducation passive, permettant de rééduquer la déglutition dysfonctionnelle de façon inconsciente. L’objectif de notre travail est de comparer l’efficacité de la thérapie myofonctionnelle active à celle du Froggymouth® dans la prise en soin orthophonique de la déglutition dysfonctionnelle, chez les enfants entre cinq et quinze ans. Nous faisons l’hypothèse qu’au terme des douze semaines de traitement, le groupe Froggymouth aura un taux d’automatisation de la déglutition fonctionnelle plus élevé que le groupe contrôle. Nous avons comparé les données entre 13 patients rééduqués avec un Froggymouth® et 12 patients rééduqués avec la thérapie myofonctionnelle active (N= 25 participants). Ainsi, trois stades de la déglutition ont été étudiés pendant douze semaines, à raison d’un test contrôle toutes les quatre semaines (T0, T1, T2, T3) : stade 0 (absence d’amélioration), stade 1 (engrammation de la nouvelle praxie de déglutition), stade 2 (automatisation de la déglutition fonctionnelle). Les résultats des deux groupes ont été analysés de façon indépendante. Le test ANOVA non-paramétrique de Friedman a montré que les deux types de rééducation étaient significatifs entre les différents temps du protocole : p <.001 pour le groupe Froggymouth et p <.002 pour le groupe contrôle. Mais, les résultats montrent un taux d’automatisation de la déglutition fonctionnelle plus élevé pour le groupe Froggymouth au terme du protocole : 62% contre 8% pour le groupe contrôle, ce qui confirme notre hypothèse principale. Ces résultats donnent donc la possibilité aux orthophonistes d’effectuer des rééducations plus efficaces et plus courtes avec le Froggymouth®, sans pour autant négliger les méthodes traditionnelles de rééducation myofonctionnelle active.

INTRODUCTION : La traumatologie du genou est un des motifs de consultation de traumatologie les plus fréquents aux Urgences. Des critères d'évaluation clinique existent pour indiquer la réalisation de radiographies. Cependant, ils restent encore très peu utilisés en pratique et les clichés du genou sont souvent réalisés de façon systématique. L'objectif principal de cette étude est de montrer une réduction de 29% du nombre de radiographies prescrites dans les traumatismes aigus du genou lors de l'application des recommandations en vigueur. Nous supposons également que l'utilisation de ces critères d'OTTAWA permettent de diminuer le temps de passage aux urgences.

MATERIELS ET METHODES : Nous avons mené une étude monocentrique, interventionnelle, rétrospective, de schéma Avant-Après. Les dossiers analysés proviennent de consultations ayant eu lieu du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020 pour le groupe avant et du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021 pour le groupe après. Nous avons inclus les patients de plus de 18 ans se présentant aux Urgences Adultes du CHU de Poitiers pour un traumatisme aigu du genou de moins de 48h. Un rappel des recommandations SFMU 2013, ainsi que des critères d'OTTAWA et leur utilisation, s'est fait par courriel auprès des Médecins Urgentistes et internes du service. Les variables ont été analysées avec un t-test de Student, un test de Mann Whitney Wilcoxon ou un test du Chi-carré, lorsque cela était approprié.

RESULTATS ET DISCUSSION : Quatre cent quatre-vingt-onze patients ont été inclus dont 223 dans le groupe Avant et 268 dans le groupe Après rappel des critères d'OTTAWA. Nous avons mis en évidence une diminution significative de la prescription de radiographie de 10% (p = 0,008) entre les deux groupes. Les critères d'OTTAWA ont été significativement plus appliqués dans le groupe après (p < 0,001) mais avec une adhésion restant insuffisante avec seulement 21% d'application.

CONCLUSION : Les critères d'OTTAWA sont un bon outil pour la prescription de radiographies dans les traumatismes aigus du genou. Ils restent cependant encore méconnus des praticiens. Une plus large application permettrait de diminuer considérablement le nombre de radiographies prescrites et potentiellement le temps de passage au SAU des patients. Par ailleurs, leur possible utilisation dès l'IAO, ou par les futurs IPA, pourrait permettre une amélioration du flux de patient aux urgences.