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Introduction : Les avancées scientifiques considérables sur la pathogénie d'Helicobacter pylori et la validation de tests diagnostiques non-invasifs ont rapidement propulsé les médecins de soin primaire en première ligne du parcours de soin des patients infectés à risque de développer un cancer gastrique.
Objectif et méthode : Cette revue narrative de la littérature vise à décrire les approches théoriques et pratiques des médecins de soin primaire concernant l'infection à H. pylori. Il s'agit d'une étude quantitative. Les résultats sont présentés par thématiques puis analysés par tranches de rapports de consensus de Maastricht.
Résultats : La prévalence de l'infection à H. pylori était connue par 16,1-21% des médecins de soin primaire (17,18). La ressource préférée était la revue médicale (16,19,24).
Chez tous les patients testés positifs à H. pylori, ils étaient 7-35,7% à tenter d'éradiquer la bactérie (13,17,26,30). Chez les patients asymptomatiques à cibler, 7,3-83,9% dépistaient H. pylori et 41,9-59% l'éradiquaient (21–23).
L'endoscopie diagnostique initiale était utilisée par 22,1-92,9% (13,14,16,17,20,24–30).
La prévalence de la résistance à la clarithromycine concernait 13-62,3% (14,18). La trithérapie PCA était le traitement empirique de 1ère ligne pour 59-93% (13,14,16–18,21–24,28,29).
La vérification du succès de l'éradication était réalisée par 43,3-60% (12,21,22) et 27,4-96% ne contrôlaient que les patients symptomatiques (18,22,23,26,28).
L'étude McNicholl et al. 2019 (18) estimait à 77,5% le taux d'application « modérée » aux lignes directrices relatives à la gestion de l'infection à H. pylori. L'analyse chronologique des résultats met en lumière les écarts entre les connaissances, les attitudes et les pratiques des médecins de soin primaire concernant la lutte contre l'infection à H. pylori et confirme leur adhésion sous-optimale aux recommandations.
Conclusion : En lien avec les gastro-entérologues, les microbiologistes, les infectiologues et les médecins de santé publique, il est nécessaire d'impliquer davantage les médecins de soin primaire dans la réflexion autour du parcours de soin des sujets infectés afin qu'ils deviennent proactifs dans l'intérêt ultime de faire diminuer l'incidence du cancer gastrique.