Thèse d'exercice
Liquide cérébrospinal versus bouillon Mueller-Hinton pour les études PK/PD in vitro des antibiotiques ciblant les infections cérébroméningées : impact sur la croissance de Staphylococcus aureus et effet du linézolide
Français
Travail non accessible
Contexte
Le linézolide est un traitement alternatif de la ventriculite et de la méningite associée aux soins. Cependant, l'adaptation des schémas posologiques doit être envisagée. Les modèles d'infection à fibres creuses (HFIM) in vitro sont utilisés pour évaluer les schémas posologiques, mais ils sont généralement réalisés dans un milieu riche tel que le bouillon de Mueller-Hinton (MHB), ce qui peut conduire à des extrapolations in vivo difficiles. L'objectif de cette étude a été de comparer la croissance bactérienne et l'effet de concentrations statiques et dynamiques de linézolide dans le liquide cérébro-spinal (LCS) sur une souche de Staphylococcus aureus dans le MHB, dans le liquide cérébro-spinal artificiel (LCSa) et le liquide cérébro-spinal humain (LCSh).
Méthodes
Le LCSa a été préparé sur la base de la composition physiologique du LCS d’individus sains. Des courbes de croissance, sans antibiotique, (n=2) ont été réalisées sur neuf souches de Staphylococcus spp dans le MHB, le LCSa et le LCSh. L'effet du linézolide a été évalué à des concentrations statiques (courbes de bactéricides, TKC) et dynamiques (HFIM) sur Staphylococcus aureus (ATCC29213). Les TKC (n=2) ont été réalisées pendant 30 heures dans le MHB, le LCSa et le LCSh à des concentrations de linézolide correspondant à 0, 0,25, 1, 4 x la CMI. Les HFIM (n=2) ont permis de reproduire in vitro les concentrations attendues dans le LCS humain après trois schémas d'administration : 600 mg q12h, 900 mg q12h, 900 mg q8h sur 96 h à la fois dans le MHB et le LCSa.
Résultats
La croissance bactérienne s’est montrée différente entre les milieux, avec une croissance plus lente dans le LCSh et le LCSa par rapport au MHB. Malgré de légères différences entre le LCSa et le LCSh, la croissance bactérienne dans ces milieux a été plus proche qu'entre le MHB et le LCSh. Dans les expériences de TKC, un effet bactéricide a été observé dans le MHB, alors que seul un effet bactériostatique a été observé dans le LCSh. Dans le LCSa, aucune diminution du nombre de bactéries n'a été observée, quelle que soit la concentration de linézolide. Dans les HFIM, les concentrations de linézolide dans le LCS ont été reproduites avec un biais inférieur à 20 %. Dans le MHB, après une phase stationnaire, une croissance bactérienne a été observée pour 600 mg q12h et 900 mg q12h, tandis que la concentration bactérienne est restée constante, à une valeur proche de celle de l'inoculum, pendant 96 h pour 900 mg q8h. Dans le LCSa, aucun impact du traitement n'a été observé quel que soit le schéma posologique du linézolide.
Conclusion
La croissance bactérienne et l'effet du linézolide dans le MHB ont été surestimés par rapport au LCSh, ce qui soulève des questions sur la pertinence de l'utilisation du MHB dans des expériences in vitro dans le contexte des infections cérébrales. L'utilisation du LCSa semble être une bonne alternative, bien que des améliorations de la composition soient nécessaires pour mieux imiter la croissance et l'effet du linézolide observés dans le LCSh.
Mots-clés libres : Hollow-Fiber, liquide cérébrospinal artificiel, staphylococcus aureus.
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