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Introduction : L'accouchement inopiné extrahospitalier (AIE) est un événement peu fréquent mais non rare qui nécessite des connaissances spécifiques.
Du fait de sa fréquence et du peu de formation théorique et surtout pratique reçue, selon les médecins urgentistes, cette situation reste stressante en pratique pré-hospitalière.
L'objectif de cette étude était de faire un état des lieux en France sur les formations reçues par les médecins du SAMU et les pratiques qu’ils mettent en œuvre en intervention.
Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une enquête déclarative de pratiques.
L’ensemble des SAMU de France métropolitaine et DOM-TOM était invité à répondre à un questionnaire standardisé en ligne afin d'évaluer les formations reçues et les techniques mises en pratique en cas d'accouchement inopiné extrahospitalier.
Résultats : 210 médecins de 44 départements différents ont répondu.
Ils étaient formés à l’accouchement physiologique (91,4%) et aux situations obstétricales complexes [hémorragie de la délivrance (81%), siège (67,8%), procidence du cordon (66,5%), dystocie des épaules (57,8%)] par simulation sur mannequin (69,5%), lors d’un stage en salle de naissance (57,6%) et via des supports multimédias (39,2%).
Ils étaient pour 66% satisfaits des formations reçues, 84,9% notaient une amélioration de leurs compétences et 59,9% une diminution du stress en situation. Parmi eux, 92,8% étaient demandeurs de formations complémentaires.
Ils étaient 81,3% à avoir réalisé un AVB, 76,9% utilisaient le score de Malinas, 26,1% le SPIA et 37% réalisaient 2 TV à 10 min d’intervalle.
L’accouchement se faisait dans 95,5% des cas en décubitus dorsal sur un plan surélevé avec une épisiotomie de manière systématique pour 2,5% d’entre eux et 20% en cas de siège.
Ils étaient 33,5% à réaliser un sondage évacuateur, 43,2% une délivrance dirigée et 62,2% un massage utérin.
Conclusion : Cette enquête a montré que les médecins urgentistes sont formés à l’accouchement physiologique et aux situations obstétricales complexes.
Ce travail a également montré que les pratiques mises en œuvre en intervention lors d’un AIE sont en accord avec les recommandations d’experts en dehors de l’utilisation des scores décisionnels et de la prévention de l’hémorragie de la délivrance.
Il faut maintenant poursuivre l’évaluation des formations et des pratiques en favorisant le développement de l’observatoire national et diversifier les supports de formation et d’aide à la prise en charge des AIE.