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Introduction : Les médecins généralistes ont un rôle primordial dans la prise en charge des addictions, mais leur implication en pratique est limitée, notamment, par la formation universitaire insuffisante en addictologie. Afin de promouvoir cet enseignement spécifique, l'utilisation d'un support pédagogique par vidéo semble adapté puisqu'elle a déjà démontré son efficacité dans les activités d'apprentissage. Les films d'animation de moins de 10 minutes ont montré un intérêt pédagogique supérieur au texte.
Objectifs : Mettre à jour le catalogue Acacia depuis la date arrêtée de recherche, sélectionner les vidéos contributives pour l'enseignement de l'addiction (en 2e et 3e cycle des études médicales), et repérer les champs thématiques non couverts pour proposer des pistes créatives pour l'élaboration de nouvelles vidéos pédagogiques.
Matériel et méthode : Les nouvelles vidéos du catalogue ont été recherchées sur 3 plateformes de vidéos (YouTube, Dailymotion, Viméo) et les sites internet (via Google) entre le 27 novembre 2019 et le 28 mai 2021. Les 11 rubriques de l'étude « ACACIA-1 » ont été définies à l'identique pour les nouvelles vidéos : format du média, mode d'expression, objectif principal, objectif secondaire, « produits » principal, « produits » secondaire, niveau d'intérêt pour un généraliste et un patient, durée et date de mise en ligne. Cinq personnes ont participé, de manière indépendante, à la cotation de ces niveaux d'intérêt, puis à la sélection des vidéos contributives à l'enseignement d'addictologie, et à leur affectation thématique (pour les anciennes vidéos, le site addictovideo.fr a été directement utilisé). L'identification de carences thématiques en a naturellement découlé, en observant leur proportionnalité au sein du catalogue.
Résultats : Parmi les 157 vidéos visionnées, 142 vidéos ont été compilées et caractérisées selon les 11 rubriques. Sur le total des 450 vidéos de l'ensemble du catalogue, seulement 95 vidéos (dont 33 des nouvelles vidéos) ont été jugées comme pouvant contribuer à l'enseignement d'addictologie par les collaborateurs. Les thèmes les plus souvent abordés par les vidéos sont « Représentations » et « Neurobiologie ». Les champs thématiques non couverts sont « Retarder l'exposition aux produits », « Distinction entre usage à risque et addiction » et « Intervention brève ». Les champs thématiques restants ont quant à eux été très peu abordés. Une durée de vidéo entre 3 et 5 minutes paraît être la plus appropriée pour capter l'attention, avec pour média utilisé, le diaporama, et ce, de manière interactive.
Discussion : Le site d'accès a permis, après mise à jour du catalogue, de sélectionner efficacement les vidéos contributives à l'enseignement, par thématiques. Mais la cotation est restée soumise à la subjectivité des auteurs qui a cependant été réduite par les lectures de 5 personnes différentes, de manière indépendante. Ce panel a permis de mettre en évidence des carences thématiques ouvrant de nouvelles pistes pour la création de vidéos spécifiques.
Conclusion : Ce travail contribue à faciliter l'enseignement universitaire en addictologie, à sensibiliser médecins et patients à l'utilisation de ce nouvel outil (qu'il faudra certainement évaluer en routine), et à repérer les carences thématiques non encore abordées dans les vidéos publiées aujourd'hui sur Internet.