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INTRODUCTION
L'annonce d'une mauvaise nouvelle est une expérience que chaque médecin pratique régulièrement. La façon dont cette nouvelle est délivrée aura un impact sur les patients. Elle exige des compétences en communication, pilier essentiel de la relation médecin-malade. Des protocoles déjà existants (SPIKES, ACBCDE…) permettent aux médecins d'être guidés dans les étapes d'annonce mais peu d'études se sont intéressées aux préférences des patients.
METHODE
Une recherche de la littérature a été menée selon les recommandations PRISMA en utilisant les principales bases de données (MEDLINE, Embase, SCIELO, LILACS, LiSSa, Cochrane Library, PsycArticles, CAIRN, Web of Science, TRIP database et littérature grise). Les données extraites concernent l'anxiété, la dépression, la satisfaction, les préférences, l'espoir, la mémorisation et la qualité de vie des patients. Les articles ont été triés par 2 lecteurs, en double aveugle. En cas de désaccord, un 3ème lecteur tranchait.
RÉSULTATS
Vingt-deux études dont deux revues de littérature issues de 10 pays différents ont été incluses : 16 études concernaient des patients cancéreux, 4 s'intéressaient aux familles de patients malades, 2 évaluait la participation d'une infirmière à l'annonce.
La participation des infirmières permettait une réduction de l'anxiété et de la dépression. L'utilisation du mot « cancer » entrainait une diminution des symptômes dépressifs à court terme. Les familles de patients en soins intensifs étaient plus satisfaites lorsque les médecins soutenaient leurs décisions concernant les soins de fin de vie. Les parents d'enfants malades étaient plus satisfaits lorsque les professionnels de santé leur accordaient du temps pour mieux les connaître au-delà de la maladie, délivraient une information claire et cohérente, avec un langage accessible et leur offraient la possibilité de poser des questions lors d'un second rendez-vous.
Les patients ont exprimé des préférences pour que le médecin résume la situation, s'assure de la compréhension des informations, demande si le patient souhaite la présence d'un tiers, demande jusqu'où il souhaite être informé et apporte un soutien émotionnel. Les femmes accordaient une importance au contenu du message et souhaite recevoir plus de soutien émotionnel tandis que les hommes préfèrent être consultés sur la présence d'un tiers. Les jeunes adultes atteints de cancer ont plus besoin de soutien psychologique et social. Les patients âgés mémorisent moins bien les consultations longues avec délivrance de trop d'informations.
Aucune étude ne permettait de mettre en évidence une modification significative de la qualité de vie.
CONCLUSION
Cette revue de littérature a permis de recenser des moyens d'améliorer le vécu de l'annonce de la mauvaise nouvelle en se basant sur les préférences des patients Bien que les protocoles d'annonce existant incluent déjà une partie des attentes des patients, mieux intégrer cette dimension en prenant en compte leurs préférences permettrait d'améliorer le vécu de l'annonce d'une mauvaise nouvelle.