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Objectifs : Le syndrome d'épuisement professionnel (SEP) touche près de 50% des médecins. Près de 20% des urgentistes envisageraient de quitter la profession. L'objectif principal de cette étude était d'évaluer le niveau de satisfaction des urgentistes du Poitou-Charentes et sa relation avec le burnout (BO).
Matériel et méthodes : Un questionnaire anonyme a été diffusé par mail avec un lien internet pour les réponses. La satisfaction professionnelle dans différents domaines a été évaluée à l'aide d'une échelle anglaise validée : Emergency Physician Job Satisfaction EPJS (autonomie administrative, autonomie clinique, ressources, relations sociales, équilibre travail/vie privée et défis cliniques). L'échelle de mesure du BO était le Maslach Burnout Inventory explorant 3 dimensions : l'épuisement émotionnel (EE), la dépersonnalisation (DP), l'accomplissement personnel (AP).
Résultats : Parmi les 89 urgentistes ayant répondu sur les 165 sollicités (54%) : 70% se disaient satisfaits à très satisfaits. Le domaine objectivant le plus haut niveau de satisfaction était celui des relations sociales (78%). Le domaine exprimant le plus d'insatisfaction était celui des ressources (44%). 53 étaient en burnout (60%) dont 21 (24%) présentaient un tableau dit modéré à sévère. Parmi les individus dits en BO, 47% avaient un score d'AP faible. Les individus en BO modéré à sévère sont les plus insatisfaits (p<0.05) dans chaque domaine de l'EPJS (autonomie administrative OR=8,0 ; IC 95% : 2,6-24,0), (autonomie clinique OR=8,8 ; IC 95% : 2,9-26,6), (ressources OR=3,1 ; IC 95% :1,1-8,9), (relations sociales OR=22,9 ; IC 95% : 5,9-88,3), (équilibre travail/vie privée OR=24,6 ; IC 95% : 6,9-88,6), (défis cliniques OR=8,7 ; IC 95% : 2,5-30,2).
Conclusion : Malgré un taux de satisfaction au travail élevé, le SEP touche près de 60% des urgentistes interrogés. Parmi eux, ceux souffrant d'un SEP modéré à sévère semblent les plus mécontents. Des actions de préventions individuelles (information des soignants, dépistage par la médecine du travail) et collectives (analyse ergonomique du travail) doivent se poursuivre afin de prévenir ces phénomènes.