Thèse d'exercice
Pourquoi les familles consultent-elles aux urgences pédiatriques du C.H de La Rochelle pendant les heures ouvrables des cabinets médicaux libéraux : étude prospective sur un échantillon de 359 enfants
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Le nombre annuel de passages aux urgences pédiatriques en France ne cesse de croitre d’année en année et ce, malgré les nombreux « plans » et lois instaurés récemment par les pouvoirs publics. La ville de La Rochelle, bien que fortement pourvue en médecins libéraux, n’échappe pas à cette tendance avec une augmentation de ce nombre de 5,6% par an depuis 2007. La grande partie de ces familles consultent lors des heures ouvrables des cabinets médicaux libéraux pour des pathologies le plus souvent bénignes, saturant ainsi le service des urgences. Nous avons réalisé une enquête prospective sur cette population consultant aux urgences pédiatriques du C.H de La Rochelle de janvier à avril 2013 grâce à un questionnaire anonyme afin d’analyser leurs caractéristiques socio-‐économiques et les différents facteurs intervenant sur ces consultations non programmées. 359 enfants ont été inclus. Les familles étaient surreprésentées par des enfants de moins de 6 ans ayant des parents diplômés et employés. Le milieu défavorisé était un facteur de risque significatif de recours itératif aux urgences. Les parents se disaient adressés par un médecin aux urgences dans 49% des cas, correspondant à leur raison principale de consultation. Ils expliquaient ensuite leur venue par la nécessité d’examens complémentaires ou d’un autre avis médical dans 25,9% des cas, puis, par l’indisponibilité de leurs médecins dans 18,1% des cas. Le seul facteur de risque significatif de recours spontané était l’absence de suivi habituel de l’enfant par un médecin généraliste. Les parents considéraient dans 62,6% des cas la situation de santé actuelle de leur enfant comme peu ou non grave et, dans 40,9% des cas, ils pensaient leur médecin généraliste apte à la résoudre. Malgré cela, plus de 6 parents sur 10 consultaient les urgences dans les 24 heures suivant le début des symptômes de leur enfant. Dans 44% des cas aucun examen complémentaire n’était réalisé et 83,6% des enfants regagnaient leur domicile après la consultation. Face à l ‘évolution des familles actuelles dans notre société, les outils d’information médicale se modifient afin de favoriser l’éducation parentale. Les axes d’amélioration semblent se tourner vers de nouveaux moyens de communication comme la télémédecine et internet. Les médecins libéraux ont également un rôle important à jouer dans ce domaine en renforçant leurs disponibilités, leurs formations ainsi que leurs messages de prévention auprès notamment des parents de milieux défavorisés. Coordonner les professionnels de santé entres eux en favorisant le développement des réseaux, des pôles et des maisons de santé pourrait tendre à diminuer les consultations inadaptées aux urgences pédiatrique.
Mots-clés libres : urgences pédiatriques, médecine libérale, recours spontané, consultation itérative, motifs de consultation, éducation parentale, urgence ressentie, étude prospective.
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