Thèse d'exercice
Étude de la part de douleur neuropathique dans les vulvodynies
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Introduction :
Les vulvodynies sont définies par l'International Society for the Study of Vulvovaginal Diseases
(ISSVD) comme un inconfort vulvaire chronique, le plus souvent à type de brûlure, sans lésion
visible pertinente et sans maladie neurologique cliniquement identifiable. Le but de cette étude
était de mieux caractériser la douleur des vulvodynies particulièrement dans sa composante
neuropathique.
Patients et méthodes :
Seize patientes présentant les critères de l'ISSVD ont été incluses dans une étude prospective
entre avril 2012 et mai 2013. Des données générales d'interrogatoire, et précises sur la
vulvodynie ont été recueillies.Les patientes ont répondu au questionnaire HAD (Hospital
Anxiety and Depression). La douleur était précisée par le questionnaire de diagnostic de douleur
neuropathique DN4 et le questionnaire de douleur de Saint-Antoine permettant d'apprécier la
composante sensorielle et affective. Des tests sensoriels au niveau de la vulve ont été réalisés à
l'aide d'un coton-tige, d'un pinceau et d'un monofilament afin de tester l'allodynie mécanique
statique, dynamique, et l'hyperalgésie.
Résultats :
Les mots les plus souvent employés par les patientes pour décrire la douleur étaient : élancement
(9/16), brûlure (12/16), démangeaisons (9/16), déprimante (9/16). Huit patientes sur 16 (50%)
présentaient un autre syndrome médicalement inexpliqué (7 cystites interstitielles,2
stomatodynies, et 1 syndrome du colon irritable) et 9 patientes (56%) se plaignaient de
lombalgies chroniques. Soixante six% des patientes présentait de l'anxiété. Le questionnaire
66
DN4 était en faveur d'une douleur neuropathique chez 66% des patientes. Les tests sensoriels
(allodynie) étaient douloureux chez 15 patientes (93%).
Discussion :
Nos résultats confirment une association élevée des vulvodynies à d'autres syndromes
médicalement inexpliqués (56%). Ces douleurs ont en commun l'allodynie témoin de
l'hypersensibilisaton muqueuse, la notion d'un élément initial déclenchant infectieux ou
traumatique mais ayant disparu (7 patientes avaient présenté une infection génitale, pose de
prothèse totale de hanche chez 1 patiente), un terrain favorisant l'expression de la douleur
(anxiété).L'importance de la composante neuropathique (DN4 positif dans 56% des cas) peut
s'expliquer par un schéma physiopathologique basé sur l'hypersensibilisation globale: un
élément nociceptif initial entraine par sécrétion de subtances algogènes l'activation des fibres
afférentes nociceptives et favorise une inflammation neurogène. Le facteur de croissance
neuronale aurait un rôle important et pourrait accroître le nombre et l'excitabilité des
nocicepteurs à l'étage pelvien.
Conclusion :
Notre étude confirme la part neuropathique présente dans les vulvodynies. Elle suggère que des
traitements spécifiques (capsaïcine, gabapentine, prégabaline) pourraient être proposés après
dépistage par DN4.
Mots-clés libres : vulvodynies, douleur neuropathique, questionnaire DN4, hypersensibilisation centrale, allodynie.
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