Thèse d'exercice
Évaluation de l'utilisation de l'électrocardiogramme dans la prise en charge des douleurs thoraciques aiguës de moins de douze heures par les médecins généralistes des Deux-Sèvres
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Introduction :
La douleur thoracique aiguë de moins de 12 heures est un motif de recours en médecine générale
pouvant aboutir à des diagnostics d'urgence, dont le syndrome coronarien aigu (SCA).
L'électrocardiogramme (ECG), examen facile et rapide de réalisation, reproductible et peu onéreux,
est un outil d'aide au diagnostic précoce.
Objectifs :
Évaluer l'utilisation de l'ECG dans la prise en charge des douleurs thoraciques aiguës de moins de 12
heures par les médecins généralistes possesseurs de moniteur ECG et leur attitude en cas de tracé
sans anomalies.
Identifier les raisons de non acquisition pour les médecins généralistes non possesseurs et évaluer
leur attitude devant une douleur thoracique aiguë de moins de 12 heures.
Matériel et Méthode :
Étude quantitative observationnelle transversale réalisée du 2 novembre au 31 décembre 2013 à
l'aide d'un questionnaire portant sur l'ensemble des médecins généralistes à activité libérale des
Deux-Sèvres. 3 questionnaires ont été édités en fonction du profil du médecin (réalisant des tracés,
possesseur de moniteur ECG mais ne réalisant plus de tracés, non possesseur).
L'ensemble des médecins a été joint par téléphone ; les questionnaires ont été diffusés sur support
papier ou internet ; une relance a été effectué 1 mois après le début de l'étude.
Le critère de jugement principal était la réalisation systématique d'un tracé ECG devant une douleur
thoracique aiguë de moins de 12 heures.
Résultats :
206 médecins généralistes à activité libérale ont été inclus. Le taux de possession de moniteur ECG
est de 73.8 %. Parmi les 132 médecins utilisant leur moniteur ECG, 70.5 % réalisent
systématiquement un tracé, et 29.5 % le font devant des signes anamnestiques et/ou cliniques
(antécédents cardiovasculaires, oppression thoracique). Devant un tracé sans anomalies, 24 %
(32/132) font appel au centre 15 et 50 % demande un dosage de TROPONINE en ville.
Le caractère "chronophage" de la réalisation de tracé a conduit 20 médecins à ne plus utiliser leur
appareil. La principale raison de non acquisition de moniteur ECG parmi les 54 médecins non
possesseurs est la proximité d'une unité spécialisée et ceci quelle que soit la distance les en séparant.
Parmi ces 74 médecins, en cas de douleur thoracique aiguë typique de SCA, 66.2 % se réfèrent au
centre 15 et 25.7 % demandent un dosage de TROPONINE en ville. En cas de douleur thoracique
aiguë atypique, 28.4 % font appel au centre 15 et 40.5 % demandent un dosage de TROPONINE.
Discussion :
Nous constatons un transfert inapproprié et faussement rassurant d'une technique fiable et validée
vers un examen biologique dont l'usage en médecine générale est générateur de retard diagnostique
et thérapeutique, et pratiqué en dehors des recommandations de l'HAS.
Les médecins généralistes doivent se réapproprier l'ECG. Cela doit passer par des formations
médicales continues plus nombreuses, une probable aide de la télétransmission qui reste à définir,
voire une interdiction de l'usage de la TROPONINE en pratique de ville. Des études complémentaires
en soins primaires, à plus grande échelle, permettraient d'évaluer si une telle interdiction induirait un
retour à la pratique de l'ECG en médecine générale.
Mots-clés libres : électrocardiogramme, douleur thoracique aiguë, médecine générale, Deux-Sèvres, syndrome coronarien aigu, troponine.
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