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Depuis 1945, avec la création de la PMI et l'évolution de la médecine, la grossesse s'est davantage médicalisée pour garantir un niveau de sécurité des femmes enceintes et des nouveau-nés. Le suivi de la grossesse est donc très encadré en France et concerne plusieurs professionnels de santé, sage-femmes, gynécologues, médecins généralistes. Malgré les risques de complications qui subsistent, 80 % des grossesses restent physiologiques. Pour autant, le médecin généraliste intervient de moins en moins dans le suivi de ces grossesses à bas risque, malgré un niveau de compétence jugé satisfaisant par la formation initiale reçue lors de l'internat et la pénurie de gynécologue, ces deux éléments ne favorisent pas pour autant l'émergence de plus de suivi de grossesse en médecine générale. Dans cette enquête quantitative sur la pratique des médecins généralistes installés en Charente Maritime, nous avons tenté d'identifier les freins qui existeraient à la pratique de suivi de grossesses physiologiques par un médecin généraliste. Cette étude, a montré que le premier élément expliquant la faible prévalence de suivi de grossesses simples en médecine générale était la quasi-absence de demande des femmes elles-mêmes qui recherchent davantage un suivi par un professionnel de santé dédié à la grossesse. Du coté des médecins, le risque médico-légal associé à la grossesse serait également un frein. Mais cette étude, a mis en évidence que la zone démographique d'installation du médecin généraliste était un élément en corrélation avec la prévalence d'actes de suivi de grossesses et plus largement la prévalence d'actes de gynécologie. En effet, il semblerait qu'en zone rurale et semi-rurale, on observe une plus forte prévalence d'actes de suivi de grossesses par un médecin généraliste, faute de sage-femmes et gynécologues disponibles sur un territoire sous dense. En réalité, face à la pénurie de gynécologue, se sont surtout les sage-femmes qui accompagnent les femmes dans leur grossesse. Les sage-femme représentent d'ailleurs, les professionnels de santé avec la plus forte croissance sur ces dernières années avec une émergence de l'activité libérale. Leurs compétences ne cessent de se développer à travers leur formation. Le médecin généraliste, malgré tout, a une certaine valeur ajoutée pour accompagner les femmes enceintes dans la mesure ou le médecin généraliste aborde les patients dans leur dimension biologique, psychologique et sociale et dans le temps. Ce que nous pourrions regretter, en tant que généralistes, c'est de n'être que peu informé de l'évolution de la grossesse de nos patientes. Cela soulève l'idée que nous pourrions ensemble améliorer notre niveau d'échange, de communication transversale dans l'optique d'une meilleure prise en charge et coordination des soins. Une des propositions serait, d'intégrer davantage les sage-femmes dans les cabinets médicaux des médecins.