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La loi du 28 décembre 2015 reconnaît les onze millions de français qui accompagnent leurs proches au quotidien. Même si tous ne se reconnaissent pas comme tels, ils sont un enjeu pour notre système de santé qui sans eux, serait encore plus en difficulté et pour notre société qui est vieillissante.

Des dispositifs institutionnels, associatifs sont mis en place, des actions, des journées nationales leur sont consacrées car la question de leur santé est elle-même un enjeu, au même titre que celle des personnes aidées.

Les aidants ont besoin de répit mais doivent bien souvent franchir de nombreux obstacles pour y accéder. L’art-thérapie, soin par l’utilisation d’une ou plusieurs techniques artistiques et par les effets du processus de création peut être une des solutions de répit. Elle peut, comme le montre cette étude augmenter la capabilité de santé des aidants, à savoir, leurs permettre de trouver des ressources qui génèrent un mieux-être, modifiant ainsi leur conception de leur rôle en trouvant des leviers pour prendre soin d’eux et vivre, sans culpabilité.

La communauté 360 qui oeuvre pour des solutions adaptées, innovantes en faveur des aidants a accueilli le projet art-thérapeutique à médiations arts-plastiques et écritures pour des aidantes qui sollicitaient des solutions de répit différentes de celles proposées habituellement.

Cette étude montre les effets de l’art-thérapie sur deux aidantes et ouvrent des perspectives quant à l’intégration de l’art-thérapie, d’une part, dans les offres de répit proposées par la communauté 360 puis nous l’espérons tout d’abord à l’échelle départementale et in fine nationale.

Cet écrit est le fruit de réflexions expérimentales relatives à une expérience d’art-thérapeute stagiaire dans un centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale pour femmes. Nos interventions, plus particulièrement auprès du dispositif médical conçu pour les bénéficiaires atteintes de pathologies plurielles, ont développé l’hypothèse que l’art-thérapie contribue à diminuer l’anxiété. Ce sentiment d’insécurité colore le quotidien des patientes rencontrées au prix d’une souffrance psychique ou physique. Ce mémoire, dont deux études de cas sont relatées avec détails, démontrera les bénéfices du soin art-thérapeutique.

Les enfants, pré-adolescents et adolescents scolarisés en Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique (ITEP) sont sujets à des troubles du comportement qui se manifestent de multiples façons, et entravent temporairement leur scolarisation. L’art-thérapie a pour objectifs d’aider à la construction de soi et à accéder au bien-être, en travaillant notamment sur la gestion des émotions, l’estime de soi, les capacités cognitives comme la concentration, l’attention, la gestion de l’effort. Notre stage au sein de l’unité d’enseignement d’un ITEP, nous conduit à effectuer des prises en charge art-thérapeutiques auprès deux jeunes de douze et treize ans, en individuel et en groupe. Nous utilisons essentiellement des méthodes basées sur la bibliothérapie, qui consiste à pratiquer la lecture, les arts plastiques, la création de récits dans le cadre d’objectifs thérapeutiques définis et individualisés. Ces prises en charges ont vocation à soutenir les jeunes et améliorer leur qualité de vie, en travaillant sur les conséquences des troubles du comportement, en particulier dans le cadre de leur scolarisation.

Lors notre expérience au Groupe d'Entraide Mutuelle, « Le Vent de l'Espoir », nous avons mis en place des ateliers d'art-thérapie destinés aux adhérents de l'association pour accompagner leur volonté d'insertion sociale. Avec les outils et les techniques propres à l'art-thérapeute, nous avons proposé, durant une année, des séances utilisant l'écriture et les jeux théâtraux. Ce mémoire met en avant l'impact de l'art-thérapie sur la qualité du lien social de personnes en situation de handicap psychique. Grâce à trois études de cas, nous montrerons, les bienfaits préventifs de l'art-thérapie surla santé de ces personnes. Nous verrons quelles stratégies ont été développées pour engager les patients dans leur démarche art-thérapeutique et comment cette expérience au « Vent de l'Espoir » et la rédaction de ce mémoire nous permis d'ébaucher une posture personnelle d'art-thérapeute.

Les Restos du coeur proposent de mettre en place des actions pour lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes. A leur début, cette association française était uniquement accès sur le don de nourriture. Mais, la lutte contre les exclusions et la précarité mobilise des mécanismes psycho-sociaux complexes. Cela implique souvent de prendre en compte des pathologies qui ne font qu’ajouter à la détresse de ces personnes fragilisées par la vie. La perte de confiance en soi et en les autres devient un fardeau de plus. L’estime de soi est mise à mal par des évènements traumatiques, une perte de capacité due à la maladie, l’isolement social ou simplement la honte de devoir aller demander de l’aide. Une des difficultés repérées par les professionnels médico-sociaux est celle de faire face à la diversité des profils, faute de pouvoir s’adapter au public, c’est bien souvent aux bénéficiaires de s’adapter à ce qui est proposé. La non prise en compte de l’autre devient systémique et ne fait qu’ajouter à la fragilisation de l’estime de soi des personnes. Nous verrons dans quelle mesure l’art-thérapie par la musique et l’art-plastique, peut valoriser l’estime de soi des bénéficiaires des Restos du coeur, à travers la mobilisation de capacités émotionnelles, physiques et relationnelles. Nous montrerons l’importance de l’alliance thérapeutique et la prise en compte globale de l’autre. Les résultats de notre expérience seront à l’origine de réflexions sur le rôle de la saveur existentielle, du cadre d’intervention et de la construction identitaire dans la valorisation de l’estime de soi de ce public.

Chez les adolescents, l’échec scolaire conduit parfois à une déscolarisation progressive qui peut aboutir à un décrochage scolaire total. Privés de repères sociaux, temporels et spatiaux, les adolescents ont de véritables difficultés à trouver leur place dans la société et à se l’approprier pleinement. Ils présentent souvent un déficit de l’estime de soi, que les doutes posés sur leurs capacités et leurs compétences ont entamé. Les ateliers d’art-thérapie que nous avons menés au sein du Service éducatif et pédagogique de jour à Rambouillet (78) ont montré qu’une approche art-thérapeutique permet de renforcer les ressources de chaque adolescent. Le modelage facilite l’expression du vécu et des émotions. Le théâtre d’improvisation permet de sortir de soi dans le cadre contenant de la scène, afin de jouer et de mettre à distance des situations du quotidien. Toutes les ressources de l’art-thérapie se mettent au service du mieux-être des adolescents afin de les aider à prendre leur place.

Ce travail relate une expérience d’art-thérapie auprès des personnes âgées dépendantes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, réalisée en association avec une technique de bien-être japonaise ‘le Shiatsu’ réputé pour stimuler les flux d’énergie et les forces d’auto-guérison. Les ateliers d’art-thérapie ont été pensés pour s’inscrire dans le projet de l’établissement centré sur le récit de vie et la vie des quartiers. Nous avons choisi des médiums comme le collage, la peinture, le land art ou la lecture, qui se laissent adapter aux personnes dépendantes. Nous avons également pu évaluer l’art-thérapie au travers de plusieurs expériences intergénérationnelles, école- établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou mère-fille. Les observations montrent que l’art-thérapie de par la création est un moyen efficace pour renforcer l’estime de soi de manière relativement durable, notamment pour les patients déprimés. Les techniques de bien-être en préambule des séances d’art-thérapie, bien que consommatrice de temps et d’énergie pour les patients, ont permis de fédérer le groupe de patients et d’éveiller plus rapidement leur réflexion et leur créativité. Enfin, il ressort que les ateliers en art-thérapie combinés ou non avec des techniques de bien-être ont systématiquement été plus intenses au niveau des échanges et des émotions, lorsqu’ils sont pratiqués dans un cadre intergénérationnel.