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But : Exploration de la rougeole adulte hospitalisée pendant la troisième vague d’épidémie actuelle en
France au travers d’une étude rétrospective.
Méthode : L’étude a été menée du 1er novembre 2010 au 30 avril 2011, dans 7 centres hospitaliers
de deux régions : Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. Un cas était défini comme un adulte (≥ 18 ans)
consultant les urgences ou hospitalisé directement ayant une éruption rougeoleuse ou une
confirmation de rougeole sur le plan biologique. Le recueil de données était fait via un questionnaire.
L’analyse statistique a été réalisée avec le programme Excel.
Résultats : 170 cas ont été inclus, 80 étaient des femmes et 90 des hommes. L’âge moyen était de
27,6 ans. 16% des malades avaient eu au moins une dose du vaccin antirougeoleux dans le passé et
dans 46% des cas le statut vaccinal n’était pas explorable. La durée moyenne d’hospitalisation du
patient dont le séjour était inférieur de 24 heures (n=74) était de 5,5 heures et ceux qui sont restés à
l’hôpital au minimum un jour (n=96) était de 4,5 jours. 94 (55,3%) avaient une hépatite, 76 (44,7%) un
syndrome digestif, 70 (41,2%) une pneumonie, 57 (33,5%) une hyponatrémie, 30 (17,6%) une
hypokaliémie, 15 (8,8%) une insuffisance rénale aiguë, 9 (5,3%) une rhabdomyolyse, 4 (2,4%) une
kératite, 3 (1,8%) une pancréatite. 111 étaient dans un état de sepsis dont 14 graves. 10 malades
nécessitaient une réanimation médicale. Une patiente est décédée en raison d’une pneumonie
gravissime.
Conclusion : La rougeole adulte est une maladie grave et peut être mortelle. Il est nécessaire
d’organiser un suivi des patients ayant eu la maladie pour dépister la panencéphalite sclérosante
subaiguë. De fait, Il faudrait envisager une étude prospective dans un futur proche, si l’épidémie
persiste. Il y a un réel besoin de mobiliser toutes les instances de santé pour améliorer le suivi
vaccinal et la vaccination contre la rougeole en France. Ces démarches sont indispensables pour
éliminer la rougeole avant 2020, ce qui est le nouvel objectif de l’OMS.