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Le khat (Catha edulis), une plante traditionnellement utilisée en Afrique pour ses principales vertus
tonifiantes et euphorisantes, renferme de la cathinone.
Cet alcaloïde, un bêta-céto analogue de l'amphétamine présent naturellement dans le khat, a suscité
un intérêt particulier dans la recherche de nouveaux traitements et très vite les fabricants de drogues
s'y sont intéressés. Des cathinones de synthèse ont alors été synthétisées et ont fait l'objet de
mésusages et d'abus.
Ces dérivés de la cathinone, faisant partie des nouveaux produits de synthèse (NPS), sont vendus en
tant que « Bath salts » (sel de bain) et estampillés « not for human consumption » (non destinés à la
consommation humaine). Ils constituent en réalité une alternative légale aux stupéfiants tels que les
amphétamines, la cocaïne ou bien la MDMA.
Ces cathinones de synthèse, surnommées des « Legal highs » c'est-à-dire des « euphorisants
légaux », profitent à l'origine d'un statut légal ambigu et sont encore pour certaines non contrôlées
car non réglementées.
En apportant de légères modifications à la structure chimique commune aux cathinones de synthèse,
les fabricants contournent les législations. Ainsi, dès qu'une cathinone est rendue illégale, naissent,
pour la remplacer, de nouvelles cathinones non réglementées.
Les fabricants et distributeurs ont su attirer un vaste public en proposant un large choix de « Bath
salts » comprenant entre autres la méphédrone, la méthylone et la MDPV : des cathinones de
synthèse aux effets séduisants et facilement accessibles notamment sur Internet.
Ainsi, depuis les années 2000, ces cathinones de synthèse ont connu un certain engouement sur le
marché des drogues récréatives. En effet, au total 74 cathinones de synthèse différentes ont été
recensées en 2014.
Cette consommation grandissante n'est pas sans poser problème en matière de santé publique.
L'utilisation globale de ces molécules conduit à des intoxications entraînant notamment des troubles
neuro-psychiatriques, cardiovasculaires et gastro-intestinaux menant parfois au décès.
Le grand public, tout comme les professionnels de santé, doit être informé des risques sanitaires
engendrés par ces cathinones.
Mieux connaître et mieux détecter les cathinones semble donc primordial pour mieux diagnostiquer
et mieux traiter ces intoxications, ainsi que pour mieux légiférer et tenter de contrôler cette
consommation de cathinones de synthèse devenue un enjeu de santé publique mondial.