Voir le résumé
Contexte : Alors que la population française comme mondiale ne cesse de s’accroître, les méthodes contraceptives restent limitées et le taux de grossesses non désirées ne régresse pas. De plus, la maîtrise de la reproduction au sein du couple repose toujours majoritairement sur la femme. En parallèle de ces constatations, différents moyens de contraception masculine font l’objet de recherches depuis plusieurs années. Malgré cela, aucun n’a encore obtenu d’autorisation de mise sur le marché.
Objectifs :
- Déterminer si de nouveaux moyens de contraception hormonaux masculins peuvent trouver leur place dans la population française et définir la forme d’administration susceptible d'être la mieux acceptée par la population interrogée. Les raisons qui conduisent à l’acceptabilité ou non d’une telle méthode de contrôle de la fertilité seront également analysées.
- Evaluer si les données sociodémographiques, ou les méthodes de contraception utilisées, influencent l’acceptabilité de la contraception hormonale masculine.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude prospective observationnelle descriptive sur un échantillon d’hommes et de femmes âgés de 18 à 55 ans par l'intermédiaire d'un questionnaire diffusé du 2 novembre 2019 au 30 janvier 2020.
Résultats : 312 participants ont été inclus dans l’étude, 107 hommes et 205 femmes. La pilule contraceptive et le préservatif sont les méthodes de contraception les plus utilisées au sein de cette population.
60,7 % des hommes seraient intéressés par une nouvelle méthode de contraception utilisable chez l'homme alors que paradoxalement 61,7 % des hommes interrogés ne regrettent pas le manque de choix de contraceptifs chez l'homme. Il s’agit plutôt des hommes jeunes (< 30 ans) sans enfants, célibataires ou ayant des partenaires occasionnelles, participant déjà à la contraception. Les femmes, quant à elles, se montrent intéressées à 76,6 % et regrettent ce manque de choix à 76,5 %. Ces femmes sont globalement favorables à l'idée, peu importent leur âge et leur situation familiale. La pilule contraceptive est la forme galénique la plus plébiscitée par la population ; arrive ensuite l'implant contraceptif.
93,4 % des hommes et 97 % des femmes partagent l'idée que la contraception ne doit pas être de la responsabilité exclusive de la femme.
Conclusion : La population française semble aujourd'hui ouverte à l'idée d'une contraception masculine et aspire à un partage des responsabilités contraceptives au sein du couple. Néanmoins, l'idée d'une gestion exclusivement masculine de la contraception reste encore trop extrême puisque la femme restera toujours la personne qui subira les conséquences directes d'un échec contraceptif. Par ailleurs, les méthodes contraceptives hormonales, délaissées à la suite des nombreux scandales sanitaires, instaurent une certaine défiance au sein de la population française qui aimerait désormais se tourner vers une maîtrise de la fertilité sans hormone.