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La spécificité du syndrome psychotraumatique a été longtemps méconnue des cliniciens
comme des experts. Actuellement, l’attention est portée autour de l’évaluation des résultats
des interventions à visée préventive ou curative, et à la mise en évidence du développement
d’un état de stress post-traumatique (ESPT) dans les suites d’un évènement traumatique.
L’ESPT est un trouble fréquent dont la prise en charge est un véritable enjeu de santé
publique.
Ainsi, nous avons choisi dans un premier temps, de travailler les aspects théoriques du
psychotraumatisme, puis dans un second temps, d’étayer notre travail par une étude
portant sur l’état psychique des sinistrés de La Faute-sur-Mer, deux ans après la terrible
catastrophe. Ce travail a pour objectif principal d’évaluer l’influence éventuelle de la
distance existant entre l’origine de la catastrophe et les habitations, sur le développement
d’un ESPT chez les sujets impliqués.
Sur les 58 questionnaires remplis, nous retrouvons 13 diagnostics d'ESPT (Score PCLS ≥ 44)
soit un taux de 22,4%, qui est en adéquation avec celui de l'étude InVS qui évalue les
manifestations psychotraumatiques sur les victimes de la commune de La Faute-sur-Mer. Si
les résultats qui apparaissent sur le graphique représentant la moyenne des scores PCLS en
fonction de la distance près/loin semblent visuellement valider cette hypothèse, les résultats
statistiques ne vont pas dans ce sens et ne retrouvent aucune corrélation entre la distance
par rapport à la digue et le développement d'un état de stress post-traumatique.
En revanche, nous retrouvons un coefficient de corrélation plutôt modérée entre la hauteur
maximale de l'eau et le score total de la PCLS (p=0,008 ; r=0,43) signifiant la présence d'un
ESPT. La significativité retrouvée entre la comorbidité anxieuse et la présence d'un ESPT est
en accord avec les données de la littérature.
Notre étude est une étude pilote, qui repose sur un sondage impressionniste de la
population des sinistrés de La Faute-sur-Mer. Deux ans après l'évènement, les acteurs de
cette catastrophe restent, pour certains, extrêmement impactés, exprimant pour la plupart
le besoin de verbaliser.
Il serait intéressant, dans l'avenir, de pouvoir poursuivre cette étude sur un effectif plus
important, l'idéal, utopique, serait bien sûr que ce soit sur la totalité des sujets sinistrés.
Mais la réalisation d'un tel travail semble éminemment ardue.