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Thirioux Bérangère

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  • Liens entre insight et empathie dans le trouble de l'usage de l'alcool : apports de l'Empathy-Based Insight Model    - Canal Jean-Philippe  -  14 octobre 2020  - Thèse d'exercice

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    Introduction. Jusqu'à 80% des patients atteints d'addiction, parmi lesquels ceux présentant un Trouble de l'Usage de l'Alcool (TUA), ne sollicitent pas de prise en charge. De plus, parmi les patients effectuant un sevrage, 50% rechuteront dans l'année qui suit. L'incapacité à adhérer au traitement ainsi que la fréquence des rechutes (1) sont liées à des anoma-lies des circuits cérébraux inhibiteurs et de la récompense qui altèrent la capacité de décision et induisent la poursuite de comportements malgré leurs conséquences délétères et (2) sont probablement liées à un déficit d'insight.

    L'insight correspond à la conscience que le patient a de son trouble psychique. Il possède une dimension psychique qui permet la reconnaissance du trouble et une dimension émotionnelle qui permet son acceptation. L'insight est en partie basé sur des capacités de changement de perspective sur soi. Il a un effet bénéfique sur le pronostic, l'adhésion au traite-ment et le risque de rechute pour de nombreux troubles psychiques. Dans la mesure ou le déficit d'insight est un facteur de rechute important du TUA, une meilleure compréhension de ses mécanismes sous-jacents pourrait avoir des implications thérapeutiques et pronostiques notables.

    A ce titre, nous proposons d'étudier le TUA par le prisme de l'Empathy-Based Insight Model (EBIM), un modèle théorique basé sur le postulat d'une codépendance fonctionnelle entre l'insight et l'empathie. L'empathie désigne la capacité à res-sentir et comprendre les expériences vécues d'autrui en adoptant mentalement sa perspective visuo-spatiale et psycholo-gique. D'après l'EBIM, un insight fonctionnel reposerait, entre autres, sur les processus empathiques de changement de perspective visuospatiale, selon un modèle stratifié. Dans le TUA, à la fois l'empathie et l'insight sont dysfonctionnels, mais le potentiel lien entre les deux est peu documenté. De plus, une seule étude explore les capacités de changement de perspective visuospatiale dans le TUA, et n'en retrouve pas de déficit notable. Dans ce contexte, nous avons tenté d'explorer plus précisément les potentiels liens entre insight, empathie et changement de perspective visuospatiale dans le TUA à l'aide de l'Empathy-Sympathy Test (EST). L'EST cible les composantes visuo-spatiales de l'empathie (ressentir à la place) et de la sympathie (ressentir avec). Il permet d'évaluer à partir des postures et mouvements corporels observés si un individu interagit spontanément avec un autre individu en adoptant un point de vue égocentré (comme dans la sympathie) ou hétérocentré (comme dans l'empathie).

    Hypothèses. Nous avons fait l'hypothèse que des difficultés à passer spontanément d'une perspective visuo-spatiale égo-centrée à une perspective visuo-spatiale hétérocentrée étaient associées à un déficit d'insight psychique (c'est-à-dire à des difficultés à reconnaitre son trouble psychique) dans le TUA.

    Objectifs. L'objectif principal était de déterminer si le déficit d'insight psychique était associé à une altération des méca-nismes visuo-spatiaux hétérocentrés de l'empathie chez des patients présentant un TUA et récemment sevrés. Les objec-tifs secondaires étaient de déterminer (1) le lien entre le déficit d'insight psychique et les variables cliniques du TUA et (2) le lien entre l'altération des mécanismes visuo-spatiaux hétérocentrés de l'empathie et les variables cliniques du TUA. Matériel et méthodes. Nous avons conduit une étude monocentrique, comparative, contrôlée, non-randomisée, d'une durée totale de 48 mois, comportant 26 patients porteurs d'un diagnostic de TUA (critères DSM-5) et un groupe contrôle constitué de 26 volontaires sains comparables aux patients en âge, en niveau d'éducation et en performances cognitives. Étaient effectuées (1) une évaluation psychiatrique (MINI), une évaluation des habitudes de consommation et une évalua-tion cognitive standardisée (MoCA), (2) la passation de l'EST et (3) une auto-évaluation (AUDIT, IRI, HAD, HAIS).

    Résultats. Nos résultats montrent principalement que les capacités empathiques off-line sont normales dans le TUA. En revanche, un déficit d'insight clinique est associé à un dysfonctionnement sélectif du codage visuospatial hétérocentré on-line. Cette association tend à être modulée par la durée d'abstinence. Par ailleurs, les capacités empathiques non sponta-nées semblent récupérer plus rapidement que l'empathie hétérocentrée spontanée et l'insight clinique plus rapidement que l'insight métacognitif et émotionnel.

    Implications. Bien que préliminaires et nécessitant d'être répétés sur de plus larges échantillons de patients, ces résultats indiquent que les déficits d'insight sont probablement liés à l'altération des capacités empathiques dans le TUA. En consé-quence, une meilleure compréhension du rétablissement des différentes dimensions de l'insight et de l'empathie au ni-veau phénoménologique et neurofonctionnel pourrait permettre de développer de nouvelles interventions thérapeutiques après la période de sevrage, notamment pour prévenir les rechutes.

  • Dimensions cliniques du trouble obsessionnel compulsif et modulation de la qualité de vie    - Nguyen-Dinh Rémi  -  12 octobre 2020  - Thèse d'exercice

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    Introduction

    Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est une pathologie psychiatrique fréquente, d'évolution chronique, et avec des répercussions importantes sur la qualité de vie psychiques, physiques et sociales. Il présente une grande hétérogénéité des symptômes, classés en dimensions. L'objectif de notre étude était d'analyser la modulation de la qualité de vie par rapport aux dimensions cliniques, puis de comparer leur qualité de vie avec celle de la population générale, et d'examiner ses relations avec les caractéristiques cliniques et sociodémographiques.

    Matériel et Méthode

    Il s'agit d'une étude observationnelle, descriptive, transversale, monocentrique, réalisée sur 124 patients présentant un TOC et pris en charge à l'Unité de Recherche Clinique (URC) Pierre Deniker du Centre Hospitalier Henri Laborit à Poitiers. La qualité de vie a été évaluée à l'aide du questionnaire SF-36. Les cinq dimensions cliniques ont été extraites de la check list de la Y-BOCS avec un algorithme développé par Shavitt et al. (Shavitt et al. 2017) Nous avons analysé l'association entre les scores de qualité de vie et ceux des dimensions cliniques. Nous avons ensuite comparé les qualités de vie entre notre population et la population générale. Enfin, nous avons analysé l'association des caractéristiques cliniques et sociodémographiques avec la qualité de vie.

    Résultats

    La dimension de nettoyage/contamination était associée à une diminution de 3 dimensions de qualité de vie : l'activité physique (p<0.01), les interactions sociales (p<0.05) et plus globalement à la composante physique de la qualité de vie (p<0.05). En dehors des douleurs physiques, tous les scores de qualité de vie étaient abaissés comparés à la population générale (p<0.001 sauf l'activité physique p<0.05). Nous avons observé que la précocité des premiers symptômes et du diagnostic, le niveau d'étude élevé et la poursuite d'une activité professionnelle étaient associés à une meilleure qualité de vie. Les symptômes anxio-dépressifs, évalués par les échelles HAD et MADRS, étaient associés à une diminution globale de la qualité de vie.

    Conclusion

    Notre étude confirme l'aspect hétérogène du TOC, et ses répercussions sur la qualité de vie modulées spécifiquement par les dimensions cliniques. L'impact de cette pathologie sur la qualité de vie des patients mais également la spécificité des symptômes doivent être pris en compte afin de développer des prises en charge personnalisées.

  • Étude des bases neurales sous-tendant la relation entre le déficit d'auto-compassion et le trouble de l'empathie dans la schizophrénie    - Leblanc Pierre-Marie  -  20 septembre 2019  - Thèse d'exercice

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    Introduction : La schizophrénie est une pathologie psychiatrique dont l'altération des aptitudes sociales et de la conscience de soi représente un enjeu clinique et thérapeutique majeur. Ce travail s'est intéressé à l'altération de l'empathie et au déficit d'auto-compassion, dans le cadre de cette pathologie. L'auto-compassion, littéralement une compassion tournée vers soi, ainsi que l'empathie, largement définie comme la capacité à comprendre l'expérience vécue par autrui et son état mental associé, sont des processus complexes et multidimensionnels, intègrent de multiples sous-processus, automatiques et volontaires, émotionnels et cognitifs. Nous faisons l'hypothèse que l'empathie et l'auto-compassion partagent certains de ces sous-processus (comme la distinction soi – autrui, le changement de perspective, la métacognition et la ToM, le traitement de l'information émotionnelle ou encore les processus de régulation émotionnelle et cognitive), qui peuvent être modulés par la maladie schizophrénique. Cette étude s'est déroulée à l'Unité de Recherche Clinique Pierre Deniker du CH Laborit et est la première à explorer le lien entre auto-compassion et empathie chez le schizophrène en électro-encéphalographie (EEG). L'objectif principal de ce travail est de déterminer les structures cérébrales dont le fonctionnement est altéré lors de la pratique de l'auto-compassion et de l'empathie chez les patients souffrant de schizophrénie, en comparaison de sujets sains.

    Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude prospective, monocentrique, comparative, contrôlée, sur 12 patients et 12 contrôles, entre Juin 2017 et Juin 2019. Les participants ont été évalués par hétéro-questionnaires (MINI, PANSS, MADRS, LSAS, HAMA) et auto-questionnaires (EQ, IRI, SCS, STAI, SWLS, TAS-20, IS). Après des entraînements, les participants ont réalisé des tâches d'empathie sur 6 histoires pré-écrites et des tâches d'auto-compassion sur 3 histoires personnelles. Les tâches se déroulent en 2 temps : une phase de « rappel » des histoires et des émotions associées et une phase de « pratique » de l'empathie ou de l'auto-compassion. L'activité corticale des participants était enregistrée par un EEG de 256 électrodes, ensuite analysée par la méthode des corrélations inter-sujets (ISC).

    Résultats : Indifféremment de la tâche ou du groupe, on retrouve des ISC plus élevés pour le rappel que pour la pratique. Les projections spatiales montrent des activations préfrontales (qui concerneraient vm/dmPFC, dlPFC, ACC et COF) et temporo-pariétales (qui incluraient la TPJ). Ces activations sont préférentiellement droites pour l'empathie, elles sont bilatérales et symétriques pour l'auto-compassion. Les projections spatiales des patients schizophrènes nous apportent deux informations majeures : (1) lors de la pratique de l'empathie ou de l'auto-compassion, les patients ont des activations moins fortes et moins étendues que celles des contrôles ; (2) les patients schizophrènes présentent des activations plus fortes au rappel qu'à la pratique, inversement à ce qui est présenté par les contrôles. Les échelles psychométriques rapportent des corrélations entre empathie et auto-compassion qui soulignent le lien entre ces deux processus. En particulier, on retrouve que les patients qui s'estiment les plus auto-compatissants sont aussi ceux qui ont les meilleurs scores de « Perspective Taking ».

    Discussion : Tout d'abord, nos résultats indiquent que les stratégies cognitives et cérébrales des participants (patients et contrôles) sont plus homogènes et stables dans les tâches simples de rappel que dans les tâches complexes d'empathie et d'auto-compassion. De plus, nous montrons que les schizophrènes ont des patterns d'activation cérébrale différents des contrôles lors de la pratique de l'empathie et de l'auto-compassion. Nous présentons le premier travail qui fait le lien entre empathie et auto-compassion et qui montrent leurs altérations dans la schizophrénie.

  • Dimensions cliniques du trouble obsessionnel compulsif et modulation des capacités empathiques    - Chipan Dagher Carole  -  05 juillet 2019  - Thèse d'exercice

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    Introduction : Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est une pathologie fréquente et invalidante avec une grande hétérogénéité de symptômes classés en dimensions. La relation entre l'empathie et le TOC n'a été que peu étudiée dans la littérature et les résultats des études sont contradictoires. L'empathie est une notion essentielle en psychiatrie car un déficit en capacités empathiques peut jouer un rôle dans la genèse ou le maintien des symptômes de nombreuses maladies neuropsychiatriques dont l'épisode dépressif majeur, la pathologie addictive, la schizophrénie, le syndrome d'asperger, la personnalité psychopathique et narcissique ainsi que le TOC. Évaluer l'existence d'une altération de l'empathie dans le TOC pourrait améliorer la compréhension de la pathologie et sa prise en charge diagnostique et thérapeutique. Dans cette étude, l'objectif principal était d'évaluer la modulation des capacités empathiques par rapport aux dimensions cliniques du TOC. Puis nous avons comparé les capacités empathiques des patients ayant un diagnostic de TOC avec des témoins exempts de pathologie psychiatrique et nous avons vérifié si cette corrélation était impactée par la symptomatologie anxio-dépressive des patients.

    Méthode : Il s'agit d'une étude observationnelle, descriptive, prospective, monocentrique, et transversale. Elle s'est déroulée à l'Unité́ de Recherche Clinique (URC) Pierre Deniker du Centre hospitalier Henri Laborit de Poitiers. L'ensemble des patients ont été évalués à l'URC entre janvier 2015 et septembre 2018. Ils ont été appariés en sexe, âge et niveau d'étude avec un groupe contrôle de volontaires sains. Au total 94 participants ont été inclus dans cette étude : 47 patients atteints de TOC (femmes : 25 ; 39,2 ± 13 ans ; 11, 9 ± 2,80 ans d'étude) et 47 contrôles volontaires issus de la population générale, appariés en sexe , âge (p = 0.867) et niveau d'études (p = 0.824) (femmes : 25 ; 38,77 ± 12,58 ans ; 12,04 ± 2,76 ans d'étude). Notre population d'étude était composée à 53 % de femmes et à 47% d'hommes. Nous avons tout d'abord déterminé les scores totaux à l'échelle Y-BOCS. L'extraction des dimensions principales du TOC a été faite à partir de la « check-list » de la Y-BOCS en utilisant un algorithme statistique développé et validé par Shavitt et al., en 2017. Nous avons calculé pour les patients, les scores moyens à l'IRI ainsi que les scores moyens à la MADRS et à l'HAD. Les mêmes scores ont été calculés pour les sujets contrôles à l'IRI et à l'HAD. Pour évaluer le critère de jugement principal de cette étude, nous avons effectué des corrélations de Pearson. Puis nous avons réalisé des t- test pour données non appariées avec les scores moyens obtenus aux sous échelles de l'IRI et de l'HAD, pour comparer les capacités empathiques des patients ayant un diagnostic de TOC avec des témoins exempts de pathologie psychiatrique. Nous avons utilisé la régression linéaire afin de vérifier si le syndrome anxio-dépressif impacte la corrélation entre l'empathie et les dimensions cliniques du TOC. Enfin nous avons réalisé des t test pour données appariés pour vérifier l'impact du sexe sur les scores recueillis pour les dimensions de l'IRI et de la Y-BOCS.

    Résultats : L'analyse de corrélation montre que plus les patients ont des symptômes sexuels/religieux sévères, plus leur sous score de PT (p= 0.025) et d'EC (p <0 ,001) sont bas, autrement dit, ils ont une moins bonne capacité de se mettre à la place d'autrui et une faible préoccupation empathique. A contrario, la corrélation est positive entre la dimension symétrie/ordre et le sous score PT (p= 0.037). Donc les patients qui ont des symptômes de symétrie/ordre sévères ont un sous score PT plus élevé, c'est à dire une meilleure capacité de se mettre spontanément à la place des autres. La dépression et l'anxiété n'ont pas pondéré la corrélation entre l'empathie et les dimensions sexuelle/religieuse et symétrie/ordre. Nous avons comparé les scores obtenus à l'HAD et à l'IRI dans chaque groupe (Tab.2). Les patients atteints de TOC ont des niveaux plus élevés de PD c'est-à-dire une anxiété majeure face à la détresse des autres. Tandis que les témoins ont des scores plus élevés à la FS c'est-à-dire une capacité à s'identifier à des personnages fictifs plus développée. Les patientes atteintes de TOC (n=25 ; 53.19%) ont montré des scores significativement plus élevés de PD que les patients masculins (p = 0,035), donc une anxiété accrue face à la détresse des autres.

    Conclusion : Selon la dimension prédominante de leurs symptômes, les patients souffrant de TOC peuvent avoir une altération spécifique de leurs capacités empathiques. Les résultats indiquent que les dimensions symétrie/ordre et sexuelle/religieuse sont liées à des aspects spécifiques de l'empathie et que leur corrélation n'est pas expliquée par la symptomatologie anxio-dépressive des patients. Ces résultats préliminaires suggèrent que ces dimensions cliniques du TOC sont associées à des niveaux accrus de psychopathologie. Ceci concourt à créer un profil clinique ajusté et plus précis, chez les patients, qu'il sera nécessaire d'explorer lors d'études ultérieures avec un plus grand échantillon. De plus, des traitements médicamenteux ciblant les zones cérébrales altérées et impliquées dans l'empathie, constituent une perspective intéressante. Enfin, la prise en charge thérapeutique du TOC par les TCC permettrait de cibler les capacités empathiques altérées selon le profil clinique et d'entreprendre une rééducation afin d'améliorer la qualité de vie du patient.

  • L'impact de la remédation cognitive sur la conscience de soi, d'autrui, l'empathie et l'activité du Default Mode Network dans la schizophrénie : étude de la faisabilité d'un nouveau paradigme    - Bordères Nicolas  -  16 octobre 2018  - Thèse d'exercice

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    Introduction : L'histoire du concept de schizophrénie nous renseigne sur la base commune qui fait consensus pour définir cette pathologie : elle procède d'une altération fondamentale de la conscience de soi, d'autrui, de l'empathie et de la distinction soi-autrui. Cette altération semble être une dimension centrale dans la psychose. La schizophrénie est une vulnérabilité globale, d'ordre constitutif, cognitive mais également interpersonnelle. Si le sujet souffrant de psychose est coupé de lui-même par des troubles de la conscience de soi, il est également coupé des autres et de l'intersubjectivité commune par une altération de certains sous-processus rendant possible la distinction soi-autrui et l'empathie. Dans cette étude, réalisée en collaboration entre l'Unité de Recherche Clinique Pierre Deniker (URC) du Centre Hospitalier Henri Laborit (CHL) de Poitiers et le Centre de Réhabilitation et d'Activités Thérapeutiques Intersectoriel de la Vienne (C.R.E.A.T.I.V ; CHL ; Poitiers) spécialisé dans la prise en charge des patients souffrant de psychose, nous avons étudié l'impact de la remédiation des cognitions sociales sur certains sous-processus qui sous-tendent la conscience de soi, la conscience d'autrui et l'empathie et sur l'activité du Default Mode Network (DMN), le réseau d'activité cérébral par défaut qui sous-tend la conscience de soi au repos mais qui fait aussi partie des réseaux intégrés de l'empathie. L'objectif principal de notre étude était de montrer une action « top-down » de la remédiation cognitive sociale sur l'interaction entre (1) les sous-processus cognitifs de bas niveau visuels et (2) visuo-spatiaux de distinction soi-autrui – qui sont nécessaires respectivement à la conscience de soi et à l'empathie – et (3) l'activité du DMN au repos.

    Méthode : Pour cela nous avons réalisé une étude monocentrique (URC), comparative contrôlée et non-randomisée sur 8 patients stabilisés d'octobre 2017 à juin 2018 (l'étude se poursuivra jusqu'en septembre 2022). 3 patients ont participé au programme Metacognitiv therapy (MCT) et 5 ont participé au programme ToMRemed. Les patients ont été évalués cliniquement par des hétéro-questionnaires (MINI, PANSS, MADRS, HAMA, F-NART, LSAS, l'EAS, QSL, LSAS), des auto-questionnaires (IRI, TAS-20, IS) et des tests cognitifs. Ces 8 patients ont aussi été évaluées au niveau comportemental à l'aide de l'Empathy-Sympathy Test (E.S.T) qui permet de mesurer les capacités visuo-spatiales de l'empathie et à l'aide du Double Mirror Test (D.M.T) qui permet d'évaluer les capacités de reconnaissance visuelle de soi et d'autrui. Les passations de l'E.S.T et du D.M.T étaient précédées d'un examen EEG (256 électrodes). L'ensemble de ces évaluations et examens ont eu lieu en pré- et en post-thérapie.

    Résultats : Nos résultats indiquent qu'il y a un effet « top-down » de la remédiation cognitive (MCT et ToMRemed confondus) sur les mécanismes visuo-spatiaux hétérocentrées de l'empathie et sur la reconnaissance visuelle d'autrui, suggérant une amélioration de la capacité à distinguer autrui de soi . Ces effets sont sous-tendus par une modulation de l'activité du DMN, en particulier d'un des états cérébraux de repos. Cette modulation de l'activité s'explique très probablement par un réaménagement de la connectivité fronto-pariéto-occipitale, incluant notamment le cortex préfrontal ventromédian (CPFvm) et dorsomédian (CPFdm), impliqués dans l'analyse des intentions d'autrui et des cognitions propres, le CPF dorsolatéral (CPFdl), impliqué dans les fonctions exécutives, la jonction temporo-pariétale (JTP) impliquée dans les processus de conscience de soi et d'autrui et le gyrus occipital inférieur (GOI) impliqué dans la reconnaissance visuelle de soi. Ces résultats sont associés à une amélioration clinique globale (amélioration de la PANSS, de la HAMA et de la TAS-20), montrant l'intrication entre la symptomatologie clinique et cette dimension fondamentale de distinction soi-autrui.

    Conclusion : Les résultats de ce travail sont très encourageants quant à l'action de la remédiation de la cognition sociale sur le cœur de la symptomatologie psychotique, c'est-à-dire l'altération de la distinction soi-autrui, de l'empathie et de ses corrélats neuro-fonctionnels. Cette thèse a démontré, en outre, la faisabilité d'une étude à la fois clinique, cognitivo-comportementale et neuro-fonctionnelle sur des patients stabilisés.

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