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Introduction :

Les traitements de psychopharmacologie périnatale sont en constante évolution et représentent de nombreux défis pour les professionnels de la santé (PS) prenant en charge des femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes. La compréhension des besoins et de la perception des PS dans ce domaine est donc un élément essentiel pour fournir un meilleur soutien aux femmes et aux familles. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’aisance des PS à prendre en charge cette catégorie de patientes, d’identifier les ressources utilisées ainsi que leur conduite adoptée face à ces traitements de psychopharmacologie périnatale.

Matériel et méthode :

Un questionnaire SurveyMonkey a été élaboré sous forme de quatre vignettes cliniques: le cas 1) une femme enceinte traitée avec un antidépresseur, le cas 2) une femme planifiant une grossesse et traitée pour un trouble déficitaire de l'attention par un médicament avec des données d’innocuité limitées, le cas 3) une femme enceinte traitée pour une schizophrénie par un nouveau médicament et le cas 4) une femme en situation d’allaitement et traitée pour un trouble bipolaire par un médicament antipsychotique. Entre Août et Octobre 2014, les PS ont été recrutés à partir des appels reçus au centre d’information en tératologie de Montréal et ont été ainsi invités à participer à ce sondage.

Résultats :

Le questionnaire a été envoyé à 333 PS et 180 d’entre eux l’ont renvoyé complété (53%). Les professions les plus impliquées dans ce sondage restent les pharmaciens d’officine (47,8%), les médecins omnipraticiens (33,3%) et les médecins psychiatres (7,8%). Le sentiment d’aisance des PS étaient le plus élevé dans les cas 1 et 4 par rapport aux cas 2 et 3. En effet, plus de 50% des PS ont déclaré ne pas se sentir à l'aise pour prodiguer des conseils dans le cas 3. Une grande partie des répondants utilisent des sites Web (ex. CRAT, LactMed) et comptent sur des livres spécialisés pour obtenir des informations en matière de psychopharmacologie périnatale. Cependant, 43% d’entre eux considèrent que les sources d'information disponibles dans leurs milieux de pratique sont insuffisantes pour gérer correctement leurs patientes. Deux types de besoins ont ainsi émergé de cette étude: d'une part, les PS ont besoin de plus de ressources pour fournir des conseils appropriés; d'autre part, les PS aimeraient avoir l'avis d'un collègue afin d’appuyer leur évaluation bénéfice/risque.

Conclusions :

Ces résultats mettent en évidence la nécessité d'accroître la formation, les ressources et la collaboration avec des collègues, y compris les discussions interdisciplinaires, pour optimiser la gestion des traitements de psychopharmacologie pendant la grossesse et l'allaitement.