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Introduction : Les fractures thalamiques (surface talaire postérieure du calcanéus) restent un défi. Obtenir une réduction stable et anatomique permet une rééducation précoce. L'ostéosynthèse à foyer ouvert, traitement chirurgical de référence, est source de nombreuses complications postopératoires. Notre étude évalue les résultats cliniques par thalamoplastie (correction percutanée par ballon), ainsi que le volume, le positionnement et l’influence du ciment PMMA sur la stabilité, dans le traitement de ces fractures.
Matériel et méthodes : De septembre 2011 à avril 2015 (étude prospective monocentrique) toutes les fractures thalamiques du calcanéus étaient classifiées selon Sanders et incluses : 8 stade IIA, 4 IIB, 4 IIC, 6 IIIAC, 5 IIIAB, et 1 IV (21 hommes, 7 femmes, âge moyen de 44,8 ans). Les paramètres cliniques étaient le score AOFAS, l’EVA et les complications. On mesurait le volume de PMMA et son positionnement à 3 mois et l’angle de Böhler à tous les temps de l’étude (statistiques réalisées par test de Wilcoxon-Mann-Whitney).
Résultats : On retrouvait 20 patients avec un résultat favorable et 8 patients avec un résultat défavorable. Le score AOFAS moyen était 78,64 (min 37 max 100) avec 8 scores excellents, 4 bons, 5 moyens et 7 mauvais. L’amélioration moyenne de l'angle de Böhler était de 12,96° (min 0 max 30), le volume moyen de PMMA de 4,32 cm3 (min 2,18 max 7,69). Une fuite de ciment a justifié une reprise chirurgicale, sans autre complication retrouvée ni perte de correction.
Discussion : La thalamoplastie propose par le positionnement optimisé du PMMA une réduction et une stabilisation pérenne des fractures thalamiques du calcanéus. Les résultats fonctionnels sont équivalents aux techniques chirurgicales de référence, tout en s'affranchissant des complications postopératoires habituellement rencontrées.