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Introduction
La violence interpersonnelle est définie comme la menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou de pouvoir contre autrui, un groupe ou une communauté. On en distingue plusieurs types : violences physiques, psychiques, sexuelles ou négligences. Elles peuvent s’exercer dans différents milieux comme le travail, le milieu scolaire ou la famille. Ses conséquences sur la santé sont désastreuses, ce qui en fait un problème de santé publique de premier plan à l’échelle mondiale. Le médecin généraliste est un acteur de premier plan dans la prise en charge de ces violences. Une étude a été réalisée, dont l’objectif principal était d’identifier les symptômes et comportements permettant le repérage des violences interpersonnelles en consultation de médecine générale en Poitou-Charentes. L’objectif secondaire était d’identifier les attitudes présentées par le patient durant la consultation permettant le repérage des violences interpersonnelles.
Méthodologie
Une étude qualitative par l’enregistrement de vingt-cinq consultations de médecine générale a été réalisée. Trois praticiens ont enregistré les consultations dans trois cabinets différents de la région Poitou-Charentes. Les patients inclus ont été ceux ayant subi au moins un type de violence interpersonnelle, ayant donné leur accord oral de participation, les patients de plus de 18 ans, et ceux parlant suffisamment bien le français. Un questionnaire a été rempli à la suite de la consultation, afin que l’investigateur puisse exprimer son ressenti concernant l’attitude du patient pendant la consultation. Les enregistrements ont été retranscrits et analysés par deux investigateurs différents grâce au logiciel RQDA.
Résultats
Vingt-cinq enregistrements ont été réalisés par les trois investigatrices, dont 19 femmes et 6 hommes, majoritairement entre 45 et 65 ans. Les symptômes retrouvés ont été regroupés en quatre catégories : physiques (asthénie, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles spécifiques d’organe…), psychiques (comportements à risque, symptômes dissociatifs, troubles anxio-dépressifs…), troubles de interactions sociales (opposition aux soins, position de sauveur, sentiment d’injustice, sentiment de solitude, hypervigilance…) et troubles de l’intégration dans la sphère sociale (isolement professionnel, familial, handicap…). Certaines attitudes ont été identifiées chez le patient telles une victimisation, une minimisation des violences subies, une difficulté dans les relations physiques, des atypies de langages, une attitude fermée…
Conclusion
Les symptômes et attitudes retrouvés dans l’étude sont en accord avec la littérature actuelle. Ils sont en perpétuelle interaction entre eux et permettent de former un « syndrome violences », qui peut être utilisé pour le repérage de celles-ci par les professionnels de santé.