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Introduction :
La luxation antéro-interne de l'épaule est une situation fréquente d'urgence traumatologique dans les services d'urgences. Il existe une grande variabilité de technique de réduction mais aussi de prise en charge antalgique et/ou sédation.
Objectifs :
L'objectif principal de cette étude était d'analyser les pratiques des urgentistes et de les comparer aux recommandations actuelles. L'objectif secondaire était d'étudier les méthodes de sédation-analgésie employées dans la prise en charge de la luxation antérieure d'épaule.
Matériel et méthode :
Une étude descriptive, observationnelle, multicentrique, prospective a été réalisée dans les 4 départements de la région Poitou-Charentes, soit 19 établissements hospitaliers durant la période du 19 Juin 2014 au 10 Septembre 2014. Un questionnaire a été adressé aux médecins exerçant dans les services des urgences. Le questionnaire regroupe 6 items : épidémiologie, prise en charge dont la technique de réduction utilisée, méthode d'analgésie, méthode de sédation, immobilisation et information transmise au patient.
Résultats :
Le taux de participation était de 37%, soit 101 urgentistes inclus dans l'étude. 40,6% des médecins urgentistes étaient âgés de 30 à 40 ans et 75,2% étaient des hommes. La technique de réduction privilégiée était la méthode de Milch (28,7%), puis la méthode Kocher (27,7%) et celle de la Mothe (26,6%). Le délai moyen de prise en charge était de 28,9 minutes. 100% des urgentistes avaient recours à une analgésie. Il existait une grande disparité des produits employés avec utilisation des morphiniques dans 34,7% et du MEOPA dans 32,7%. La sédation était utilisée en cas d'échec de réduction (42,6%). L'association propofol-morphine était la sédation préférentiellement employée (34%). L'immobilisation choisie était le coude au corps dans 92,1%. Notre étude révélait une absence de protocole détaillant la prise en charge dans 91,1%. L'information principale remise était un délai de prochaine consultation dans 58,4%.
Conclusion :
L'analyse des réponses aux questionnaires confirme une grande disparité des techniques de réduction utilisées nécessitant la réalisation d'un protocole. Cette étude a montré la nécessité d'améliorer l'information et pourrait permettre la formation pour les médecins urgentistes sur les techniques de réduction mais aussi en matière d'analgésie-sédation.