Thèse d'exercice
Une couverture vaccinale contre le méningocoque B inférieur en Charente, par rapport au niveau national, s'expliquerait-elle par une plus faible proposition de cette vaccination par les médecins libéraux ?
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INTRODUCTION : Les infections à méningocoque se manifestent généralement par une méningite ou une méningococcémie, le sérogroupe B étant majoritaire et représentant 50 % de ces cas en 2022. Bien que leur incidence soit faible, elles touchent principalement les enfants et sont associées à un taux élevé de mortalité et de séquelles. La vaccination constitue un enjeu de santé publique, où le médecin généraliste joue un rôle central. Les recommandations vaccinales ont évolué en 2021 avec l'ajout du Bexsero au calendrier vaccinal et l'ouverture de son remboursement pour les enfants de moins de 2 ans. En Charente, le taux de vaccination pour au moins une dose administrée avant 8 mois est inférieur à 40 %, ce qui le rend plus faible que le taux national, qui est de 48 %.
OBJECTIF : L'objectif de cette étude était de voir si la couverture vaccinale en Charente pouvait s'expliquer par une plus faible proposition de cette vaccination par les médecins libéraux.
METHODE : Etude épidémiologique descriptive, observationnelle et transversale à destination des médecins libéraux installés en Charente sous la forme d'un auto-questionnaire quantitatif.
RESULTATS : Ce questionnaire a été envoyé à 224 médecins, et j'ai reçu 30 réponses, ce qui représente un taux de réponse de 13 %. Tous les médecins ayant participé à mon étude étaient informés que la vaccination contre le méningocoque B pouvait être prise en charge, et parmi eux, 75 % la proposent systématiquement à tous leurs patients éligibles. Le principal facteur limitant rapporté était l'oubli et le manque d'habitude. La majorité des médecins (79 %) ont indiqué un taux de refus inférieur à 25 %, tandis que 28 % d'entre eux ne signalent aucun refus pour cette vaccination.
DISCUSSION : Mon étude ne permet pas d'établir de lien entre le taux de proposition de la vaccination et la couverture vaccinale en Charente par rapport au niveau national.
Elle indique que, bien que les médecins généralistes soient au fait des recommandations vaccinales, certains rencontrent des difficultés à suivre leurs évolutions. La principale raison évoquée pour la non-prescription du vaccin est l'oubli. Des caractéristiques socio-démographiques, telles que le sexe ou la durée d'exercice, peuvent influencer la proposition vaccinale.
À la suite de la pandémie de COVID-19, des changements significatifs ont été observés dans l'épidémiologie des infections invasives à méningocoques, avec une recrudescence des cas. Ces évolutions ont conduit à l'extension de l'obligation vaccinale contre les sérogroupes A, B, C, W et Y pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2025.
Mots-clés libres : Vaccination, Méningocoque B, Infection invasive à méningocoque, Méningite, Bexsero, Recommandations, Médecin généraliste, Prévention, Charente .
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