Thèse d'exercice
Profil immunohistochimique des points de contrôle immunitaire dans le cancer co-lorectal avec instabilité des microsatellites : corrélations anatomocliniques
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Ces dernières années, le traitement des cancers par immunothérapie s'est largement étendu en oncologie notamment dans la prise en charge des cancers colorectaux (CCR) avec déficient du système MisMatchRepair (dMMR) et instabilité microsatellitaire (MSI). En interagissant sur les interactions entre le système immunitaire et les cellules cancéreuses, les inhibiteurs des points de contrôle immunitaire (ICI), permettent de contrecarrer l'échappement immunitaire de la tumeur en réactivant une réponse immunitaire antitumorale efficace. La grande majorité des tumeurs dMMR/MSI sont très sensibles aux ICI mais certains patients présentent des résistances aux ICI. De plus, l'expression des points de contrôle immunitaire (ICP) reste peu étudiée dans les CCR dMMR/MSI.
Matériel et méthode : Nous avons étudié les profils d'expression immunohistochimique du programmedl Death Ligand-1 (PDL-1), du Cytotoxic Lymphocyte Associated Antigene-4 (CTLA-4), du Lymphocyte activation gene-3 (LAG-3), du T cell immunoreceptor with Ig and ITIM domains (TIGIT) et de T cells immunoglobulin and mucin containing protéin-3 (TIM-3) chez 24 patients atteints de CCR dMMR/MSI traités par immunothérapie. L'objectif de l'étude était de rechercher des corrélations entre l'expression de ces points de contrôle immunitaire et les caractéristiques tumorales et l'efficacité de l'immunothérapie.
Résultats : Nous avons constaté dans 45.8 % des cas une expression de PD-L1, 25 % de CTLA-4, 75 % de LAG-3, 79.8 % de TIGIT et 100% de TIM-3. L'expression au niveau du front d'invasion tumoral était prédominante sauf pour TIM-3 où l'expression était plus diffuse. Nous avons mis en évidence une forte corrélation entre l'expression des 5 points de contrôle de la réponse immunitaire, la plus forte entre PD-L1 et CTLA4 (p=0.0006). L'expression concomitante de plusieurs ICP atteignait 91.3 % au niveau du front d'invasion tumorale. L'expression des ICI était plus importante dans les ADK NOS par rapport au sous-type mucineux. L'expression de PD-L1 était plus élevées dans les stades II et II par rapport au stade IV (p=0.05). L'expression de PD-L1 était corrélée à l'absence de carcinose péritonéale (p=0.03). Nous n'avons pas mis en évidence de corrélation entre l'expression de PDL-1, CTLA-4, LAG-3 et TIM-3 et la survie sans progression et la survie globale. Néanmoins, un niveau plus élevé d'expression de TIGIT était associé à une survie globale plus courte.
Conclusion : Nous avons démontré une co-expression des points de contrôle de la réponse immunitaire dans les CCR dMMR/MSI et des corrélations avec certaines caractéristiques tumorales et la survie. Ces résultats doivent néanmoins être confirmés dans des séries indépendantes de plus large effectif mais ouvre la voie à une optimisation personnalisée du traitement par immunothérapie des CCR dMMR/MSI en fonction de l'expression tumorale des différents points de contrôle de la réponse immunitaire.
Mots-clés libres : Cancer colorectal, instabilité microsatellitaire, déficit de réparation des mésappariements de l'ADN, points de contrôle immunitaire.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales