Thèse d'exercice
Améliorer l'implication des médecins généralistes dans la promotion des directives anticipées : Création collaborative et test d'un support de communication avec les patients
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Introduction : Les directives anticipées sont un dispositif méconnu et sous-utilisé en France. La loi Claeys-Leonetti de 2016 place le médecin traitant en première ligne pour informer sur les directives anticipées. En pratique, les médecins généralistes parlent peu des directives anticipées avec les patients du fait de nombreux freins à ces discussions. Les patients y sont pourtant favorables et ont tendance à rédiger davantage leurs directives anticipées lorsqu'ils sont informés. Comment impliquer les médecins généralistes dans la promotion des directives anticipées ? Les deux objectifs de cette étude étaient de créer un support de communication sur les directives anticipées puis de tester son utilisation en cabinet sur l'implication des médecins généralistes.
Matériel et méthode : Un support de communication sur les directives anticipées, composé d'une affiche et d'un flyer, a été pensé avec des médecins généralistes en utilisant la technique du groupe nominal pour définir son contenu. Un graphiste a créé le support à partir de ces résultats. Le support a ensuite été confié à des médecins généralistes installés dans la Vienne avec un objectif de donner 10 flyers en deux semaines. 10 entretiens semi-dirigés ont été menés à la fin de l'exercice. Ils ont été analysés avec une analyse thématique par le prisme de la théorie du comportement planifié.
Résultats : La technique du groupe nominal utilisée avec 5 médecins généralistes a permis de retenir 6 éléments pour le contenu du support. Ils ont également donné des idées pour les éléments graphiques du support. Les propositions du graphiste ont été soumises au vote pour choisir le support définitif. 10 autres médecins généralistes ont participé à la phase de test. Les participants ont tous utilisé le support de communication, avec un accueil favorable malgré certaines réserves. Ils ont abordé le sujet des directives anticipées chacun à sa manière avec des profils de patients variés en s'aidant du support. Ils se sont sentis à l'aise dans l'ensemble et ont constaté des réactions positives des patients. Une minorité rapportent toutefois s'être sentis peu à l'aise au cours cette exercice. Leur comportement a été influencé par leurs collègues. Après cet exercice, l'intention de poursuivre la promotion des directives anticipées est variable, allant d'une information passive des patients en salle d'attente à une promotion active en consultation. Ils reconnaissent tous leur rôle clé de médecin traitant sur les directives anticipées malgré des freins persistants.
Conclusion : La création collaborative d'un support de communication sur les directives anticipées puis la participation active de médecins généralistes utilisant ce support génère divers degrés d'implication des médecins dans la promotion des directives anticipées. Une réflexion est nécessaire pour améliorer ce support et optimiser son introduction auprès des médecins généralistes pour augmenter leur implication.
Mots-clés libres : directives anticipées, implication, médecin généraliste, support de communication.
Introduction: Advance directives are unknown and underused in France. 2016 Claeys-Leonetti law positions general practitioners as key players in informing patients about advance directives. In practice, general practitioners rarely discuss advance directives with their patients, due to various barriers. Despite these barriers, patients generally have a favourable view of general practitioners providing information on advance directives, and they are more likely to complete advance directives when they are well-informed. How to better involve general practitioners in promoting advance directives? This study aimed to achieve two objectives: creating a communication tool about advance directives and testing its use in outpatient clinics to assess its impact on general practitioners’ involvement.
Methods: A communication tool, consisting of a poster and a pamphlet designed to promote advance directives, was developed in collaboration with general practitioners. The content was determined using the nominal group technique. A graphic designer then created the communication tool based on these inputs. Then ten general practitioners in the Vienne department were provided with the tool, with the task of distributing ten pamphlets over two weeks. Following this period, ten semi-structured interviews were conducted. A thematic analysis was used, guided by the theory of planned behaviour.
Results: The nominal group technique was conducted with five general practitioners, leading to the selection of six key ideas for the content of the communication tool. Graphic ideas were also discussed. The designer created 3 versions of the tool. The practitioners ten voted for their favourite version. To test the tool, ten additional general practitioners were recruited. They all used the communication tool and generally had a positive view of it, though they noted several points for discussion. The general practitioners introduced the topic of advance directives to various patients, each in a different manner, using the communication tool as a guide. Most practitioners felt comfortable during these conversations and observed positive reactions from their patients. However, a few reported feeling uncomfortable during the exercise. Some of them were influenced by their colleagues. After this exercise, the intention to continue promoting advance directives is variable, ranging from a passive information such as displaying a poster in the waiting room, to active promotion during consultations. All acknowledge their role as key figures in discussing advance directives with their patients, despite the remaining barriers.
Conclusion: The collaborative development of a communication tool for advance directives followed by the active participation of general practitioners in testing it, resulted in varying levels of engagement in promoting advance directives. Further reflexion is needed to refine the tool and its implementation among general practitioners to enhance their involvement.
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