Thèse d'exercice
Impact et conséquences obstétricales de la survenue d'une colique néphrétique ou d'une pyélonéphrite aiguë chez la femme enceinte
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INTRODUCTION
La colique néphrétique pendant la grossesse, bien que rare, est la première cause d'hospitalisation non obstétricale. Sa prise en charge est limitée par les contraintes diagnostiques et thérapeutiques, avec un risque de travail prématuré lié aux contractions utérines. Cette étude visait à identifier les facteurs associés à un accouchement prématuré chez les femmes enceintes présentant une colique néphrétique ou une pyélonéphrite, et à recueillir des données pour optimiser les soins néonataux.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Il s'agissait d'une étude rétrospective, multicentrique, menée dans deux centres hospitaliers français (La Rochelle et Poitiers), incluant les patientes admises aux urgences obstétricales pour douleur lombaire entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2023. Les données étaient extraites des dossiers médicaux puis intégrées dans un fichier Excel. Le critère de jugement principal était la survenue d'une naissance prématurée entre 24 et 36 semaines d'aménorrhée et 6 jours.
Nous avons inclus 202 patientes ayant été hospitalisées sur la période donnée. Les critères d'exclusion étaient un diagnostic différent d'une colique néphrétique ou pyélonéphrite et un accouchement < 24SA.
RÉSULTATS
Parmi les 164 dossiers retenus, 16 patientes (10 %) présentaient un accouchement prématuré. Aucune des variables étudiées (facteurs cliniques, biologiques ou imagerie) n'a montré de lien significatif avec la prématurité. En revanche, la survenue d'une pathologie obstétricale intercurrente était significativement associée à la prématurité. L'utilisation de morphiniques a été courante en raison de la douleur intense, sans impact négatif observé sur l'issue néonatale.
CONCLUSION
Les douleurs lombaires liées aux coliques néphrétiques ou pyélonéphrites ne sont pas directement associées à un risque accru de prématurité dans notre étude. Toutefois, les pathologies obstétricales intercurrentes telles que la rupture prématurée des membranes, la menace d'accouchement prématurée et le retard de croissance intra utérin semblent jouer un rôle déterminant. Ces résultats soulignent l'importance de la gestion antalgique, notamment l'usage contrôlé de morphiniques, pour améliorer le confort des patientes sans risque pour le nouveau-né. Il serait donc intéressant de réviser les protocoles afin d'inclure des approches antalgiques plus efficaces et sécurisées.
Mots-clés libres : Grossesse, colique néphrétique, pyélonéphrite, prématurité, morphine, imagerie .
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