Thèse d'exercice
Etude de la prescription de Gliclazide par les médecins généralistes en France, chez les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire et ceux au Régime Général de l'Assurance Maladie, de 2019 à 2021
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Les personnes en situation de précarité sont davantage exposées à divers facteurs de risque, dont le diabète de type 2. Des études ont démontré une prévalence du diabète de type 2 deux fois plus élevée chez les patients de moins de 60 ans bénéficiaires de la CMU-C, comparés à la population générale. La CSS a pour mission de réduire les inégalités en matière de santé. Pourtant, les données suggèrent que les bénéficiaires de la CSS ne bénéficient pas toujours d'un parcours de soins optimal.
Méthode : Il s'agit d'une étude observationnelle, pharmaco-épidémiologique quantitative, mesurant la délivrance de Gliclazide prescrite par les médecins généralistes sur la France entière de 2019 à 2021. Le critère de jugement principal est la DDD Moyenne de Gliclazide délivrée dans les deux types de populations (les patients précaires et ceux non précaires). Cette étude vise également à déterminer si la prévalence de la précarité influence les prescriptions de Gliclazide par les médecins généralistes en France sur les trois années étudiées.
Résultats : Le nombre de bénéficiaires de la CSS a connu une stabilité relative, avec 7 296 954 personnes couvertes en 2019, 7 212 499 en 2020 et 7 418 836 en 2021.
Nos résultats confirment une différence dans les doses délivrées de Gliclazide entre les populations précaires et non précaires pour les années 2019, 2020 et 2021, soulignant que la CSS ne parvient pas à combler entièrement les disparités d'accès aux soins en matière de prescription médicamenteuse. Les précaires présentent une DDD moyenne significativement plus faible que les non précaires suggérant une possible différence de prescription selon le statut précaire. Notre deuxième objectif était d'évaluer si l'exposition à une population plus précaire influençait les prescriptions des médecins généralistes. Les résultats montrent une très faible différence de la DDD délivrée en fonction du taux de précarité au sein de la population précaire.
Discussion : Les résultats suggèrent l'existence de biais dans les pratiques de prescription, qui pourraient être liés à des facteurs multiples tels que les difficultés d'accès aux soins, les inégalités sociales et les représentations négatives envers les patients précaires. Pour réduire ces inégalités, il est indispensable d'améliorer la prise en charge de ces patients en renforçant les compétences des professionnels de santé, en luttant contre la stigmatisation et en favorisant une coordination efficace des soins.
Conclusion : Une approche méthodologique mixte serait particulièrement intéressante pour approfondir cette problématique. Une étude qualitative permettrait d'identifier les besoins en formation des médecins généralistes et les obstacles rencontrés dans la prise en charge de ces patients, tandis qu'une analyse quantitative fournirait des données épidémiologiques précises sur les pratiques de prescriptions individuelles.
Mots-clés libres : Diabète, prescription, DDD, gliclazide, précarité, CSS, CMU, médecine générale.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales