Thèse d'exercice
Les effets endocriniens des opioïdes pharmacologiques au long cours : Revue parapluie de la littérature
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Objectif : La prescription d'opioïdes a drastiquement augmenté au niveau mondial ces deux dernières décennies, notamment dans le cadre de douleurs chroniques d'origine non cancéreuse. La prise d'opioïdes au long cours est connue pour entraîner certains effets tels que la constipation, la nausée, la somnolence entre autres mais également des effets moins connus comme la survenue d'endocrinopathies. L'objectif principal de cette étude est de décrire les différents symptômes et conséquences biologiques consécutifs à ces atteintes hormonales afin de faciliter leur repérage en médecine de ville.
Méthodes : Les bases de données internationales Medline, Embase, Web Of Science, CINAHL, Psychinfo, Sciencedirect et Cochrane Library ont été consultées. La recherche bibliographique devait retrouver les études portant sur les opioides, morphiniques et traitement de substitution aux opioides, auxquels devaient s'ajouter obligatoirement au moins un critère parmi les suivants : influence sur un ou plusieurs axes endocriniens, ou la possibilité d'un intérêt à vérifier sur document entier. Réalisation d'une extraction des données sur la base des critères Cochrane library en vue du repérage des biais.
Résultats : 76 revues systématiques ont été identifiées sur les différentes bases de données. 69 revues ont été exclues et 7 revues systématiques ont été incluses et analysées. Mise en évidence d'un hypogonadisme chez les hommes et les femmes consommant des opioïdes au long cours, y compris la Méthadone, sans possibilité de déterminer une origine primaire ou secondaire. Deux études établissent un lien entre DQEM (dose quotidienne équivalente en morphine) et survenue d'un hypogonadisme. Les études n'ont cependant pas permis de déterminer une dose seuil à partir de laquelle il existe une incidence sur chaque axe hormonal. Il a été mis en évidence une hyperprolactinémie chez les patients consommant des opioïdes au long cours. Est retrouvée une baisse de la sécrétion de cortisol corrélée à la dose quotidienne d'équivalent morphine (DQEM) dans deux études. Les résultats ne permettent pas de conclure concernant l'axe somatotrope et thyréotrope.
Conclusions : Les différentes revues incluses ont mis en évidence un hypogonadisme, une hyperprolactinémie, un hypocortisolisme et une impossibilité de conclure concernant les autres axes endocriniens, chez les patients consommant des opioïdes au long cours. Les effets endocriniens des opioïdes peuvent avoir un retentissement significatif sur la qualité de vie des patients souffrant de douleur chronique. En l'absence de recommandations pratiques pour le dépistage et le traitement de ces effets, il paraît nécessaire de sensibiliser les professionnels de la santé et les patients, ainsi que de mener des recherches supplémentaires pour mieux comprendre ces phénomènes.
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