Thèse d'exercice
Métastases cérébrales de cancers digestifs : Identification de facteurs prédictifs et pronostiques
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Introduction : Les métastases cérébrales des tumeurs digestives sont rares mais leur incidence a tendance à augmenter avec l'allongement de la survie globale des cancers métastatiques. Elle est estimée à 2% dans les cancers colorectaux et 3-4% dans les tumeurs oesogastriques. Le pronostic est sombre avec une survie globale de 4 mois pour les oesogastriques et 6 mois pour les colo-rectaux. L'objectif principal de cette étude était d'évaluer les facteurs prédictifs de survenue et pronostiques des métastases cérébrales dans les cancers oeso-gastriques, colorectaux et du grêle.
Méthode : Cette étude rétrospective, monocentrique, a inclus des patients atteints de métastases cérébrales ou méningites carcinomateuses secondaires à un cancer colorectal, oesogastrique ou du grêle diagnostiquées entre 2000 et 2022. Les survies ont été calculées selon la méthode de Kaplan Meier. Les facteurs pronostiques ont été analysés en univarié (test du Log-rank)
Résultats :Au total, 222 patients ont été inclus, 156 (70.2%) avaient un cancer colorectal, 48 (21.6%) patients un cancer de l'œsophage, 16 (7.2%) un cancer de l'estomac et 2 un cancer de l'intestin grêle. L'âge moyen était de 63.3ans. Les stades 3 et 4 étaient majoritaires (65%). Concernant les cancers colorectaux, 37.7% étaient des cancers du rectum, 48.9% avaient une mutation KRAS, environ un tiers avait au moins reçu 3 lignes de chimiothérapies. Concernant les cancers oesogastriques et du grêle, 66% étaient des adénocarcinomes. Parmi les adénocarcinomes oesogastriques, 23% présentaient une amplification de HER2. Au diagnostic de la maladie cérébrale, environ 90% des patients avaient des métastases extra-cérébrales dont 63% au niveau pulmonaire notamment. La survie globale était de 3.7mois toutes localisations confondues et n'était pas améliorée pour les patients diagnostiqués après 2018. En analyse univariée, l'âge<65ans, l'OMS 0 ou 1 et la localisation supra-tentorielle étaient associés à une meilleure survie. A l'inverse, le pronostic était plus défavorable en cas de métastase hépatique et ganglionnaire et de tumeur BRAF mutée. Dans la moitié des cas, les scores, notamment le GI-GPA (Graded Prognostic Assessment for Gastrointestinal Cancer) et score de Pietrantonio spécifiquement conçus pour les cancers digestifs, prédisaient une durée de survie qui différait de plus de 3mois de la survie observée.
Conclusion : Le nombre de lignes de chimiothérapie, la présence de métastases extra-cérébrales, l'adénocarcinome pour les cancers oesogastriques semblent être les facteurs prédictifs les plus pertinents. L'OMS et l'âge<65 semblent être les facteurs pronostiques les plus pertinents en cas de métastases cérébrales de cancers digestifs. Les scores pronostiques proposés semblent peu fiables dans l'estimation de la survie, y compris ceux spécifiquement conçus pour les cancers digestifs.
Introduction: Brain metastases from digestive tumours are rare, but their incidence is tending to increase as the overall survival of metastatic cancers increases. It is estimated at 2% in colorectal cancers and 3-4% in oesogastric tumours. The prognosis is poor, with an overall survival of 4 months for oesogastric cancers and 6 months for colorectal cancers. The main objective of this study was to evaluate the predictive factors for the occurrence and prognosis of brain metastases in oesogastric, colorectal and small bowel cancers.
Method: This retrospective, single-centre study included patients with brain metastases or carcinomatous meningitis secondary to colorectal, oesogastric or small bowel cancer diagnosed between 2000 and 2022. Survival was calculated using the Kaplan Meier method. Prognostic factors were analysed on a univariate basis (Log-rank test).
Results:A total of 222 patients were included, 156 (70.2%) with colorectal cancer, 48 (21.6%) with oesophageal cancer, 16 (7.2%) with gastric cancer and 2 with small bowel cancer. The mean age was 63.3 years. Stages 3 and 4 were in the majority (65%). Of the colorectal cancers, 37.7% were rectal cancers, 48.9% had a KRAS mutation, and about a third had received at least
3 lines of chemotherapy. Among oesogastric and small bowel cancers, 66% were adenocarcinomas. Of the oesogastric adenocarcinomas, 23% had HER2 amplification. At the diagnosis of brain disease, around 90% of patients had extra-cerebral metastases, including 63% in the lung. Overall survival was 3.7 months for all sites combined and was not improved for patients diagnosed after 2018. In univariate analysis, age<65 years, WHO 0 or 1 and supra- tentorial location were associated with better survival. Conversely, the prognosis was worse in cases of liver and lymph node metastasis and BRAF-mutated tumours. In half the cases, the scores, in particular the GI-GPA (Graded Prognostic Assessment for Gastrointestinal Cancer) and Pietrantonio score specifically designed for digestive cancers, predicted a survival time that differed by more than 3 months from the observed survival.
Conclusion: The number of lines of chemotherapy, the presence of extra-cerebral metastases, and adenocarcinoma for oesogastric cancers appear to be the most relevant predictive factors. WHO and age<65 appear to be the most relevant prognostic factors in the case of brain metastases from digestive cancers. The prognostic scores proposed appear to be unreliable in estimating survival, including those specifically designed for digestive cancers.
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