Thèse d'exercice
Intérêt de l'IRM cardiaque dans l'exploration de l'hyperexcitabilité ventriculaire non compliquée
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Introduction : l'hyperexcitabilité ventriculaire non compliquée du sujet a priori sain, sans antécédent cardiologique personnel ni familial de cardiomyopathie/canalopathie ou de mort subite est fréquente et constitue un motif régulier de consultation en cardiologie ainsi que de prescription d'IRM cardiaque. L'intérêt de l'IRM cardiaque dans ce cadre précis n'est pas établi. Notre objectif était de déterminer la prévalence d'anomalies myocardiques IRM significatives dans cette population, et d'en identifier les facteurs prédictifs associés.
Matériels et méthodes : entre le 23 septembre 2010 et le 23 juillet 2021, 416 patients adultes ayant bénéficié d'une IRM cardiaque au CHU de Poitiers pour un bilan d'hyperexcitabilité ventriculaire « simple » (bilan de 1ère intention normal et pas d'antécédent personnel ni familial de cardiopathie, syncope ou mort subite) ont été inclus de façon rétrospective.
Résultats : au total, 24 patients ont présenté une IRM cardiaque anormale (6%), dont 12 (3%) avaient des lésions myocardiques pouvant être en lien avec l'extrasystolie ventriculaire (séquelle d'infarctus du myocarde ou de myocardite, aspect de CMH ou de DAVD, ou fibrose aspécifique). Les ESV provenant du VD et une meilleure fonction systolique VD échographique étaient significativement associées avec le fait d'avoir un examen normal. Par ailleurs, le suivi à plus de 2 ans des patients ayant eu une IRM cardiaque anormale montre l'absence de décès, et seules 2 ablations de foyers d'ESV suite à des épisodes d'hyperexcitabilité symptomatique.
Conclusion : chez les patients avec hyperexcitabilité ventriculaire simple et sans antécédent personnel ni familial de cardiopathie avec un bilan de 1ère intention normal, le taux d'IRM cardiaques anormales est bas (6%). Il est même très faible (3%) en ne considérant que les anomalies IRM pouvant expliquer les ESV. Compte-tenu de la faible disponibilité de l'IRM cardiaque en pratique courante et des difficultés de réalisation dans un contexte d'hyperexcitabilité ventriculaire, pouvant conduire à des surdiagnostics d'anomalies, ces données suggèrent d'affiner la sélection des patients à qui proposer cet examen.
Mots-clés libres : hyperexcitabilité ventriculaire, IRM cardiaque, cardiomyopathie, fibrose.
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