Thèse d'exercice
Prévalence des violences sexistes et sexuelles durant la carrière des médecins en France
Français
Travail non accessible
Introduction : Les violences sexuelles et sexistes sont fréquentes au sein de la population générale, et le monde médical n'est malheureusement pas épargné. A notre connaissance aucune étude n'a à ce jour été menée à l'échelle nationale et sur l'ensemble des médecins en France. L'objectif de cette étude était d'estimer la prévalence des violences sexuelles et sexistes subies par les médecins en France durant leur carrière. Les objectifs secondaires consistaient à analyser à quels moments de la carrière se sont déroulés les faits, à identifier les profils des agresseurs, à évaluer la répercussion de ces violences sur les victimes.
Méthode : Nous avons réalisé une étude observationnelle épidémiologique transversale à l'échelle nationale. Cette étude a été conduite entre le 06 décembre 2022 et le 22 aout 2023, sous forme d'un questionnaire anonyme standardisé diffusé via des associations de médecins, des Conseils de l'Ordre des Médecins Départementaux, les réseaux sociaux et les facultés. Nous avons analysé 2320 questionnaires.
Résultats : La prévalence globale des VSS était de 57%. Parmi les hommes, 19% en ont été victimes contre 76% chez les femmes. Avec une prévalence de 57%, les propos sexistes restaient de loin le premier type de VSS. Dans l'échantillon analysé, 13,6% des répondants ont subi une ou des agressions sexuelles. Parmi celles-ci, 88% des victimes étaient des femmes et 12% des hommes. La majorité de ces agressions se sont déroulées durant le 2ème cycle des études de médecine. Trente-cinq médecins ont déclaré avoir été victime de viol en rapport avec leur profession, dont 32 femmes. La majorité des actes se sont déroulés lors du 1er et 3ème cycle. Il y a eu un impact sur la qualité de vie chez 25% des médecins victimes de VSS.
Discussion : Cette étude suggèrerait que les violences sexistes et sexuelles durant la carrière des médecins en France sont fréquentes, la grande majorité se produirait lors des trois premiers cycles des études de médecine. Il serait intéressant d'accentuer la prévention durant ces phases à risque, chez les étudiants mais également chez les médecins qui les encadrent. Il semblerait pertinent de faire de la prévention directement auprès des potentiels agresseurs. De plus, nous avons recueilli un certain nombre de témoignages durant cette étude et il serait intéressant de les exploiter dans une étude ultérieure qualitative afin de poursuivre ce travail.
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