Thèse d'exercice
TRAUMACOAG : Prévention thromboembolique des patients traumatisés crâniens : évaluation des pratiques professionnelles au CHU de Poitiers
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Le patient traumatisé crânien présente un profil d'hypercoagulabilité favorisant la survenue de complications thromboemboliques veineuses pouvant aggraver sa morbi-mortalité. Ce risque est multiplié par 3 à 4 par rapport aux patients non neurolésés. L'anticoagulation préventive est très souvent retardée chez le traumatisé crânien par peur de majorer les lésions cérébrales. De surcroît, il n'existe pas de recommandations sur le délai d'introduction de l'anticoagulation. L'objectif de notre étude était d'évaluer l'intérêt d'un protocole de prévention thromboembolique chez les traumatisés crâniens.
Matériels et méthode : Il s'agissait d'une analyse intermédiaire d'une étude de type « avant/après » réalisée dans les réanimations chirurgicale et neurochirurgicale et l'USC chirurgicale du CHU de Poitiers. Le protocole préconisait la réalisation d'un scanner de contrôle à J1/J2 et l'introduction d'une anticoagulation préventive en l'absence de majoration des lésions. Le délai médian d'introduction de la thromboprophylaxie était comparé entre les patients traumatisés crâniens admis avant et après la mise en place du protocole. Nous avions également comparé l'incidence des MTEV et des complications hémorragiques ainsi que les facteurs expliquant le retard à l'initiation de l'anticoagulation entre les deux cohortes.
Résultats : 202 patients ont été étudiés, répartis en 161 patients pour la période « avant » et 41 pour la période « après ». Le délai médian entre le traumatisme et l'anticoagulation préventive n'était pas significativement différent, passant de 5 à 4 jours après mise en place du protocole (p=0,24). L'analyse en sous-groupe retrouvait toutefois une différence chez les patients hospitalisés en Neuroréanimation avec un délai passant de 8 à 4,5 jours (p=0,01) et en USC chirurgicale (de 3 à 2 jours, p=0,03). L'incidence des MTEV et des complications hémorragiques ne différaient pas entre les deux cohortes, de même que la durée de séjour en réanimation et la mortalité. En revanche on observait une diminution de la durée de séjour hospitalière de presque 8 jours après protocole (p=0,01). Les facteurs associés à une majoration du délai d'anticoagulation étaient l'existence d'un HED et d'une pneumencéphalie (p < 0,01 dans les deux cas).
Conclusion : La mise en place d'un protocole de prévention thromboembolique chez les traumatisés crâniens admis dans les réanimations du CHU de Poitiers n'a pas permis de diminuer le délai d'initiation de l'anticoagulation préventive. On observe toutefois une tendance à la diminution de ce délai et une moindre incidence des MTEV. Cette thèse étant une analyse intermédiaire à 4 mois de la mise en place du protocole, il faudra attendre les résultats finaux au terme d'un an afin de pouvoir conclure sur l'utilité de ce protocole et de son impact sur l'incidence des MTEV.
Mots-clés libres : Complications thromboemboliques, traumatisme crânien, anticoagulation préventive, prophylaxie thromboembolique.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales