Thèse d'exercice
Prévalence des anticorps anti-synthétases chez des patients présentant un accès palustre : corrélation et impact pronostique
Français
Travail non accessible
Le paludisme est la première endémie parasitaire mondiale. P. falciparum est l’espèce la plus fréquemment impliquée et responsable de la quasi-totalité des formes graves, nécessitant une hospitalisation en unité de soins intensifs. La recherche sur l’immunité anti-plasmodiale a récemment démontré une action importante du complément et de l’immunité humorale mais l’ensemble des déterminants impliqués ne sont pas élucidés. Nous avons fortuitement mis en évidence la présence d’un anti-isoleucyl synthétase (anti-OJ) dans le sérum d’un patient présentant un accès palustre, possible reflet indirect de l’immunité humorale anti-Plasmodium, les synthétases étant préservées au sein du vivant. Nous avons cherché à déterminer la prévalence des anticorps anti-synthétases (AAS) chez des patients infectés et les liens entre AAS, sévérité de l’infection et développement d’un syndrome des anti-synthétases à distance de l’infection.
Cinquante sérums de patients présentant un accès palustre entre Septembre 2016 et Mai 2023 ont été recueillis au CHU de Poitiers et au CHU de la Réunion. Les sérums ont été analysés rétrospectivement par immunofluorescence indirecte sur cellules Hep-2 et par DOT synthétase évaluant la présence de 8 AAS connus, d’anti-SRP et d’anti-ribosomes. Un recueil des données démographiques et cliniques des patients a été fait à partir de leurs dossiers informatisés.
Les patients infectés par le paludisme présentaient un taux d’AAS plus élevé que notre population témoin (46% vs 5%). Les anticorps principalement présents étaient des anti-OJ, habituellement retrouvés dans le syndrome des anti-synthétases (SAS) mais avec une très faible prévalence. La cinétique des AAS réalisée sur des sérums distants indiquait une décroissance du taux d’anticorps jusqu’à une éventuelle perte. Cela semble cohérent avec le fait que les sujets ne semblaient pas développer un SAS à distance. Au sein de la population ayant eu un accès palustre, la comparaison de diverses variables démographiques et cliniques entre les cas négatifs, sans AAS circulant, et les cas positifs, ne montrait pas de différences significatives. Cependant, la population positive pour les AAS présentait presque trois fois moins de paludisme grave que la population négative.
Nous avons démontré que la population atteint de paludisme aigu présente significativement plus d’AAS que la population générale et cela interroge sur leur rôle dans l’immunité humorale anti-palustre. Par ailleurs, la présence d’AAS pourrait être un marqueur pronostique de cette infection, bien que cela n’ait pas été démontré significativement dans notre étude. De futures analyses pour augmenter la puissance de la cohorte apparaît nécessaire.
Mots-clés libres : paludisme, anticorps anti-synthétase, anti-OJ, prévalence, syndrome des anti-synthétases, immunité anti-plasmodiale, marqueur pronostique, paludisme grave.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales