Thèse d'exercice
Effets indésirables de l’antibiothérapie administrée par voie orale dans le traitement des infections ostéoarticulaires à Staphylococcus spp. résistant à la méticilline
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Introduction : Les infections ostéoarticulaires (IOA) sont des pathologies complexes de l’os et/ou des articulations. Les principaux germes impliqués sont les Staphylocoques à coagulase négative et le Staphylococcus aureus. L’antibiothérapie prolongée est un des piliers du traitement, souvent associée à une prise en charge chirurgicale. Cette durée de traitement prolongée expose à l’apparition d’effets indésirables (EI), pouvant diminuer l’observance des patients et ainsi entrainer des échecs thérapeutiques. Il n’existe pas d’étude sur la tolérance de l’antibiothérapie dans les IOA à Staphylococcus spp. résistant à la méticilline (SRM). Ainsi l’objectif de notre étude est de décrire la prévalence des EI associés à l’antibiothérapie per os utilisée dans le traitement des IOA à SRM.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique à partir de la base de données du PMSI entre le 01/01/2017 et le 31/12/2021. Les dossiers ont été sélectionnés selon la classification CIM-10, en utilisant les codes M00, M46, M86 et T84 pour les IOA et les codes U82.10 et U82.18 pour les infections à SRM, en tant que diagnostic principal, secondaire ou associé. Toute réaction nocive et non voulue associée à un antibiotique selon l’infectiologue a été considérée comme un EI. La sévérité des EI a été évaluée selon la classification Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE). Les effets indésirables ont été considérés comme graves à partir du grade 3.
Résultats : Cent-soixante-cinq patients ont été inclus dans notre étude. L’âge médian était de 68 ans avec une majorité d’hommes (60,6%). La majorité des infections étaient des infections sur matériel (60,6%), et comme principale localisation la hanche (38,1%). Les principales bactéries identifiées étaient S. epidermidis (55,8%) suivi de S. aureus (38,8%). La durée médiane de l’antibiothérapie par voie orale était de 42 jours (médiane). Au total, on retrouve 211 prescriptions d’antibiotiques, dont 167 bithérapies (79%), 42 monothérapies (20%) et 2 trithérapies (1%). Au total, 75 EI ont été identifiés chez 59 patients (35,7%), dont 10 de grade 3. Sept patients (4%) ont été hospitalisés suite à un EIG. Au total 36 patients (21,8%) ont arrêté précocement leur antibiothérapie suite à l’apparition d’EI.
Discussion : Notre étude a permis de mettre en évidence qu’un tiers des patients présentait au moins un EI associé à l’antibiothérapie per os des IOA à SRM. Il est nécessaire de suivre de manière régulière ces patients afin de détecter précocement les EI et de modifier si nécessaire l’antibiothérapie.
Mots-clés libres : infection ostéoarticulaire, antibiotique, effets indésirables.
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