Thèse d'exercice
La perception de stigmatisation des patients hospitalisés pour un trouble de l'usage de l'alcool versus celle des patients hospitalisés pour un trouble dépressif
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Introduction : La stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux est un phénomène persistant qui contribue à la diminution de la qualité de vie et à la difficulté d'accès aux soins. Le trouble lié à l'usage d'alcool (TUA) semble être le plus touché par ce phénomène pour de nombreuses raisons. Cette étude évalue l'influence de la dépendance à l'alcool versus les troubles de l'humeur sur la perception de la stigmatisation. L'hypothèse principale est que la stigmatisation est plus élevée dans les TUA que dans les troubles de l'humeur.
Méthode : Cette étude comparative et multicentrique évalue la perception de la stigmatisation entre les patients avec TUA (groupe TUA) et troubles de l'humeur (groupe PSY). Les participants ont répondu à différents auto-questionnaires afin de mesurer la perception de stigmatisation, l'anxiété-état, la sévérité dépressive et leurs caractéristiques sociodémographiques.
Résultats : Un score moyen élevé pour la perception de la stigmatisation a été obtenu pour chaque groupe, mais il n'y avait pas de différence statistique entre eux. Cette expérience subjective de la stigmatisation n'a pas été influencée par l'anxiété-état. Elle était cependant augmentée par la présence de dépression dans les deux groupes ("PSY" β = 0,49; p <0,00005 vs "TUA" : β = 0,25; p = 0,023) sans différence significative entre eux. Avoir un emploi (β = -0,30; p = 0,009) et des enfants (β = -0,36; p = 0,002) atténuent la perception de la stigmatisation dans le groupe "PSY". Pour le groupe "TUA", la perception de la stigmatisation était augmentée par le jeune âge (β = -0,29; p = 0,037), un début précoce du trouble (β = -0,30; p = 0,033) et l'absence de consommation de cannabis (β = -0,21; p = 0,04). Les buveurs de vin rouge et de pineau avaient une perception accrue de la stigmatisation et le nombre de cures n'avait aucun impact sur la stigmatisation.
Conclusion : Ces résultats sont encourageants et montrent des liens entre la dépression, les troubles de l'usage de l'alcool et la stigmatisation. Des études longitudinales seraient intéressantes à mener pour mieux comprendre les relations causales entre les variables explorées dans cette étude.
Mots-clés libres : stigmatisation, trouble lié à la consommation d'alcool, trouble dépressif, hospitalisation, perception.
Introduction: The stigmatization of people with mental disorders is a persistent phenomenon that contributes to decreased quality of life and difficulty accessing care. Alcohol use disorder (AUD) seems to be the most affected by this phenomenon for many reasons. Depression, compared to alcohol use disorder, is much less subject to public stigmatization. This study evaluates the influence of alcohol addiction versus depression in the perception of stigmatization. The main hypothesis is that stigmatization is higher in AUD than in mood disorders.
Method: This comparative, multicenter study evaluates the perception of stigma between patients with alcohol addiction (AUD group) and mood disorders (PSY group). The participants answered different self-questionnaires, including the stigma perception scale, the state-anxiety scale, the depression scale, and their socio-demographic characteristics. Statistical analyses were performed based on the average scores obtained and the patient's socio-demographic characteristics.
Results: The mean score for perceived stigma was high in both groups but there was no significant difference between them. This subjective experience of stigma was not influenced by state anxiety. It was, however, increased by the presence of depression in both groups, ("PSY" β = 0.49; p < 0.00005 vs "TUA" β = 0.25; p = 0.023) with no significant difference between them. Being employed (β = -0.30; p = 0.009) and having children (β = -0.36; p = 0.002), lessens the stigmatization's perception in the "PSY" group. For the “AUD” group where the perception of stigma was increased by younger age (β = -0.29; p = 0.037), early onset of the disorder (β = -0.30; p = 0.033) and no cannabis use (β = -0.21; p = 0.04). Red wine and pineau drinkers had a higher perception of stigma but the number of detoxification sessions did not impact stigma.
Conclusion: Alcohol use disorder does not predict perceived stigma more than a mood disorder. These results are encouraging and show links between depression, alcohol use disorder, and stigma. Longitudinal studies would be interesting to conduct to understand better the causal relationships between the variables explored in this study.
Keywords : stigma, alcohol use disorder, mood disorder, hospitalization, perception.
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