Thèse d'exercice
Les violences sexuelles comme marqueur prédictif d’un fort sentiment de déshumanisation ? Étude de patients hospitalisés en psychiatrie en soins libres
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Introduction : Le sentiment de déshumanisation impacte les patients hospitalisés et victimes d'événements traumatiques notamment leur qualité de vie. Il est établi que les victimes de violences sexuelles sont plus susceptibles d'éprouver davantage de symptômes liés à un trouble de stress post-traumatique, mais elles peuvent aussi éprouver des difficultés quant au manque de reconnaissance de leur souffrance par la société. Cette étude vise à évaluer le sentiment de déshumanisation selon l'état de violence sexuelle et physique des patients hospitalisés pour de trouble de l'humeur.
Matériels et méthodes : 80 patients hospitalisés ont répondu à des auto-questionnaires évaluant le sentiment de déshumanisation, l'existence d'un trouble de stress post-traumatique, la dépression, l'état anxieux et l'exposition à des événements traumatisants tels que des violences sexuelles et physiques. Leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques furent considérées.
Résultats : Aucun lien significatif n'a été établi entre le fait d'être victime de violences sexuelles et un fort sentiment de déshumanisation, même si 43,8 % des patients étaient victimes de violences sexuelles dans le passé. Cependant, des modérateurs tels que la sévérité du trouble de stress post-traumatique et dépressif latents, la durée relativement courte d'hospitalisation, l'âge et le sexe peuvent influencer le sentiment de déshumanisation moyen.
Conclusion : L'exposition à la violence sexuelle et physique n'est pas un marqueur prédictif d'un fort sentiment de déshumanisation chez les patients hospitalisés pour troubles de l'humeur. Cependant, ce sentiment peut être modulé selon le type de violence, comme les rapports sexuels forcés, les attouchements sexuels et les contacts sexuels forcés. Des recherches supplémentaires dans ce domaine sont nécessaires pour corroborer ces résultats.
Mots-clés libres : Déshumanisation, violence sexuelle, trouble de stress post-traumatique, psychotraumatisme, dépression, hospitalisation.
Introduction: The feeling of dehumanization impacts hospitalized patients and victims of traumatic events primarily their quality of life. It has been established that victims of sexual violence are more likely to experience more symptoms related to a post-traumatic stress disorder, but they may also experience difficulties regarding the lack of recognition of their suffering by society. This study aims to evaluate the feeling of dehumanization according to the state of sexual and physical violence in patients hospitalized for mood disorders.
Materials and methods: 80 hospitalized patients answered self-questionnaires evaluating the feeling of dehumanization, the existence of post-traumatic stress disorder, depression, state-anxiety, and exposure to traumatic events such as sexual and physical violence. Their socio-demographic and clinical characteristics were recorded.
Results: No significant link was established between being a victim of sexual violence and a strong feeling of dehumanization, even if 43.8% of the patients were victims of sexual violence in the past. However, moderators such as the severity of latent post-traumatic stress disorder and depression, the relatively short duration of hospitalization, age, and gender can influence the average feeling of dehumanization.
Conclusion: Exposure to sexual and physical violence is not a predictive marker of a strong feeling of dehumanization in patients hospitalized for mood disorders. However, this feeling can be modulated according to the type of violence, such as forced intercourse, sexual touching, and forced sexual contact, age, gender, post-traumatic stress disorder and depression. Further research in this area is needed to corroborate these findings.
Keywords : Dehumanization, sexual violence, post-traumatic stress disorder, inpatients, psychotrauma, depression.
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