Thèse d'exercice
Prédiction de l'évolution de l'antibiorésistance : Conséquence du portage nasal de S.Aureus dans l’évolution de l’antibiorésistance au sein de communauté.
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L’antibiorésistance est responsable chaque année de plusieurs milliers de morts dans le monde ( ≈50000morts/ans pour l’UE et les États-Unis rassemblés selon le CDC, 2022) et des millions de jours de traitement supplémentaires par an. Le nombre de souches antibiorésistantes détectées et le nombre de souches multirésistantes augmentent (van Duijn et al., 2011). Cette augmentation soudaine et historique de l’antibiorésistance est directement corrélée à l’usage des antibiotiques (Blanquart 2019). Mais avec cette résistance est associé un coût qui se traduit par une plus faible capacité de reproduction en absence d’antibiotique (Andersson and Hughes, 2010). Les chercheurs ont mis au point des modèles de prédiction de l’évolution de la résistance aux antibiotiques. Ces modèles ont largement contribué à la mise en place de stratégies thérapeutiques, mais aussi de prévention efficace pour réduire la dissémination et l’augmentation de l’antibiorésistance dans le monde (Blanquart 2019; Opatowski et al. 2011). Parmi les pathogènes humains, S.aureus s’est fait remarquer par sa capacité à développer des mécanismes d’antibiorésistance (90% des souches de S.aureus sont résistantes à la pénicilline et la méticilline) (Peacock and Paterson 2015). Une autre particularité de S.aureus est son commensalisme au niveau du nez, 30% de la population humaine est porteuse saine de S.aureus dans leurs fosses nasales (Wertheim et al., 2005). Les individus porteurs sains, par curage nasal, déposent sur leurs mains des souches de S.aureus ce qui entraîne des transmissions à d’autres individus, mais aussi des auto-infections. S.aureus est responsable de 16% des infections nosocomiales et dans plus de 80% des cas la souche de l’infection est la même que celle retrouvée dans le nez du patient. Afin de limiter le nombre d’infections nosocomiales dues au portage nasal, plusieurs essais cliniques ont pré-traité aux antibiotiques le nez de patients avant inclusion hospitalière et observent une baisse significative des infections nosocomiales. Néanmoins, le rôle du portage nasal dans la diffusion de l’antibiorésistance au sein de communautés humaines n’est pour l’instant pas établi. J’ai donc créé un modèle de simulation qui permet de prédire le l’évolution du taux d’antibiorésistance au sein d’un service hospitalier, avec lequel j’ai testé la contribution du portage nasal à l’évolution du taux d’antibiorésistance. Mes résultats montrent que la réduction du portage nasal réduit le développement de l’antibiorésistance au sein de communauté.
Mots-clés libres : antibiorésistance, Staphylococus aureus, modélisation de l’antibiorésistance, portage nasale.
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