Mémoire
Impact des troubles mentaux sur les complications de la grossesse. Étude de cohorte rétrospective comparant l’évolution des grossesses des femmes atteintes de pathologies psychiatriques versus les femmes sans pathologies psychiatriques
Français
Travail non accessible
Introduction : Peu d'études existent sur l'impact des troubles psychiatriques pendant la grossesse et leur prise en charge, bien que ces troubles touchent plus de femmes. Ce travail a pour objectif de comparer le suivi des grossesses des femmes atteintes de troubles mentaux aux grossesses des femmes sans troubles mentaux avant la grossesse afin d‘évaluer que l'issue d'une grossesse est plus compliquée en présence d'une maladie mentale.
Méthodes : Cette cohorte rétrospective, observationnelle, naturalistique et monocentrique a été consitutée à partir des dossiers médicaux de deux groupes de 99 femmes enceintes prises en charge dans une maternité de niveau 3. Le premier groupe possède des troubles psychiatriques et le second en est indemne.
Résultat : Les femmes sans troubles psychiatriques désiraient plus leur grossesse et avaient moins de grossesse non prévue. Les femmes enceintes sans troubles mentaux étaient significativement plus susceptibles d’être mariée ou en couple contrairement aux femmes avec troubles mentaux qui étaient plus célibataires. Les femmes avec des troubles mentaux étaient plus à risque de faire une grossesse compliquée si elles avaient un antécédent d’IVG, alors que pour les femmes sans troubles mentaux, les facteurs prédictifs d’une grossesse compliquée étaient les antécédents d’obésité, de fausse couche spontanée et de violence. Les femmes avec troubles mentaux consultaient plus rapidement et plus fréquemment pendant leurs grossesses. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux populations sur le fait d’avoir une pathologie foetale. Les femmes avec troubles mentaux étaient plus susceptibles d’accoucher à un terme plus précoce, de se mettre en travail spontanément, d’accoucher d’un enfant de plus petit poids de naissance, d’avoir un enfant placé, d’avoir un séjour plus long après l’accouchement, avaient une surveillance plus rapprochée dans leurs liens avec leur enfant et étaient moins susceptibles d’allaiter leurs enfants. Il n’y avait pas de différence significative en termes de mortalité materno-foetale entre les deux groupes.
Conclusion : Les troubles mentaux ont un impact négatif sur la grossesse et la santé du nouveau-né. Face au manque d'informations et d'études sur le sujet, il semble légitime de former les professionnels pour une meilleure prise en charge et de répliquer cette étude.
Mots-clés libres : grossesse, troubles mentaux, pathologie psychiatrique, grossesse à risque, santé maternelle, addiction.
Introduction: Few studies on the impact of psychiatric disorders during pregnancy and their management exist, although they are reaching more women. This work aims to compare the follow-up of the pregnancy of women with mental disorders to those without mental disorders before pregnancy to demonstrate that a pregnancy's outcome is more complicated in the presence of a mental illness.
Methods: This retrospective, observational, naturalistic, and monocentric cohort was carried out from the medical files of two groups of 99 pregnant women cared for in a level 3 maternity unit. The first group has psychiatric disorders and the second no.
Result: Women without psychiatric disorders wanted their pregnancy more and had fewer unplanned pregnancies. Pregnant women without mental disorders were significantly more likely to be married or in a couple, unlike women with mental disorders who were more single. Women with mental disorders were more at risk of having a complicated pregnancy if they had a history of abortion. In contrast, the predictive factors for women without mental disorders for a problematic pregnancy were a history of obesity, spontaneous miscarriage, and violence. Women with mental disorders consulted more quickly and more frequently during their pregnancies. There was no significant difference between the two populations in having fetal pathology. Women with mental disorders were more likely to deliver at an earlier term, go into spontaneous labor, deliver a lower birth weight child, have a placed child, must stay longer after childbirth, have closer supervision of mother-child interactions, and were less likely to breastfeed their children. There was no significant difference in maternal and fetal mortality between the two groups.
Conclusion: Mental disorders negatively impact pregnancy and the health of the newborn. Faced with the lack of information and studies on the subject, it seems legitimate to train professionals for better care and replicate this study.
Keywords : pregnancy, mental disorders, psychiatric pathology, high-risk pregnancy, maternal health, addiction.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales