Thèse d'exercice
Évaluation des performances diagnostiques du dosage sérique du (1,3)-β-D-glucane pour la différenciation entre la pneumocystose et la colonisation par Pneumocystis jirovecii
Français
Travail non accessible
Contexte : Pneumocytis jirovecii est un champignon de répartition ubiquitaire, agent de la pneumocystose humaine (PneumoCystis pneumonia = PCP), une infection opportuniste pouvant être mortelle et touchant les individus immunodéprimés exposés. L’absence de clinique et d’imagerie spécifique de la PCP compliquent son diagnostic et rendent nécessaire le diagnostic biologique. Ce dernier repose principalement sur la mise en évidence du champignon dans des prélèvements respiratoires qui est le plus souvent réalisée par PCR, technique la plus sensible. Cependant, un résultat de PCR positif ne permet pas de distinguer un patient atteint de PCP d’un patient colonisé par le champignon. Le dosage sérique du (1,3)-β-D-glucane (BDG) a été proposé pour aider à réaliser cette distinction.
Méthodes : Nous avons réalisé une analyse rétrospective sur les PCR Pneumocystis positives réalisées entre juin 2020 et juillet 2022 pour lesquels un dosage sérique de BDG avait été réalisé. La sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive (VPP) et la valeur prédictive négative (VPN) du test au BDG ont été évaluées à différents seuils de positivité du BDG.
Résultats : 102 patients positifs en PCR ont été inclus. Le seuil de positivité du BDG ≥ 80 pg/mL a été tout d’abord utilisé. La sensibilité ainsi retrouvée était de 87,9%, la spécificité de 78,3%, la VPP de 65,9%, et la VPN de 93,1%. Au seuil de BDG à 200 pg/mL, le BDG a présenté une sensibilité de 75,8%, une spécificité de 87%, une VPP de 73,5% et une VPN de 88,2%. Le seuil de BDG de 300pg/mL a également été évalué et a montré une sensibilité de 72,7%, une spécificité de 89,9%, une VPP de 77,4% et une VPN de 87,3%.
Conclusions : Le dosage du BDG semble présenter une excellente capacité à exclure une pneumocystose lorsqu’il est négatif (< 80 pg/mL). Dans le cas d’une PCR Pneumocystis positive, un résultat de BDG négatif correspondait ainsi dans près de 9 cas sur 10 à une colonisation dans cette étude. Par ailleurs, chez les patients positifs en PCR, des valeurs de BDG élevées (≥ 200 pg/mL) sont le plus souvent associées à une pneumocystose et un seuil de BDG à 200 pg/mL permettrait de confirmer une pneumocystose dans 3 cas sur 4. Le dosage sérique du BDG est donc intéressant pour différencier colonisation et infection, permettant le plus souvent d’orienter vers la colonisation lorsqu’il est négatif et de confirmer la PCP lorsqu’il est élevé (≥ 200 pg/mL) avec un risque relativement faible de traiter un patient à tort dans ce dernier cas (1 sur 4).
Mots-clés libres : pneumocystis jirovecii, (1, 3)-β-D-glucane, diagnostic, colonisation, portage, PCP, pneumocystis pneumonia.
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