Thèse d'exercice
Rôle de la voie Hippo dans les cancers du sein avec métastases cérébrales
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
CONTEXTE : L'incidence des cancers du sein métastatique cérébral a augmenté au cours des dernières années. À ce jour, le manque de traitements efficaces pour les métastases cérébrales constitue un défi majeur. Les composants de la voie Hippo peuvent servir de biomarqueurs prédictifs et de cibles thérapeutiques pour le traitement du cancer du sein. La relation entre l'expression de YAP/TAZ et différents sous-types histomoléculaires de cancer du sein reste encore incertaine. De plus, il a été suggéré que YAP est capable de fonctionner comme un oncogène ou un gène suppresseur de tumeur. La dérégulation de la voie de signalisation Hippo semble également conférer une chimiorésistance accrue aux cellules cancéreuses. L’objectif principal de l’étude était d’étudier les associations entre l’ expression des anticorps YAP1 et de TAZ et les caractéristiques histologiques, cliniques et les taux de survie, dans le tissu mammaire primitif, chez des patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique cérébrale.
MÉTHODES : Nous avons mené une étude rétrospective et monocentrique. Les dossiers de cancer du sein avec métastases cérébrales diagnostiquées entre le 01 janvier 2009 et le 31/12/2019 au CHU de Poitiers, ont été retenus pour cette étude. Les dossiers anatomopathologiques de cancer du sein, avec métastases ( sans métastases cérébrales) biopsiées ou opérées entre le 01 janvier 2009 et le 31/12/2019 dans le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU de Poitiers, ont été retenus pour cette étude. Nous avons utilisé la technique TMA pour étudier l’expression de YAP et de TAZ.
RÉSULTATS : Au total, 175 patients ont été inclus. La présente étude montre dans l’ensemble des deux populations, que la localisation nucléaire de YAP était plus fréquente dans la population RE- (p= 0,0392), les grade II et III (p= 0,0156), chez les stades IV au diagnostic (p= 0,0327) et chez les triples négatifs/ basal like (p= 0,0414). Dans le sous groupe avec métastases cérébrales, l'expression nucléaire de YAP était plus fréquente chez les stades IV au diagnostic (p< 0,0001) et dans le sous groupe moléculaire triple négatif / basal like (p< 0,0001). Une expression nucléaire de YAP était plus fréquemment associée à une métastase cérébrale synchrone (p< 0,0001). L’expression nucléaire de TAZ était plus fréquente dans la population RE- (p< 0,0001), RP- (p=0,0072) et HER2 +(p=0,0066), chez les grades III (p= 0,0262) et les triples négatifs (p< 0,0001). Dans le sous groupe avec métastases cérébrales, il y avait une expression plus fréquente de TAZ dans le sous groupe HER2 + (p< 0,0001).
CONCLUSIONS : Notre étude est, à notre connaissance, la première à analyser à la fois l'expression de YAP1 et de TAZ dans une cohorte de cancer du sein métastatique. Nos données suggèrent que chez ces patients, l'utilisation de YAP et TAZ comme marqueur pertinent pour orienter la classification moléculaire. Une expression nucléaire de YAP et de TAZ serait associée à des caractéristiques histologiques agressives : YAP serait associé à un grade II/ III et à un stade IV au diagnostic. De plus, dans le sous groupe avec métastases cérébrales, une expression nucléaire de YAP serait associée à une métastase cérébrale synchrone . Une expression nucléaire de TAZ serait associée à un grade III au diagnostic. YAP et TAZ pourraient être des candidats de cible thérapeutique chez les cancers du sein métastatiques. Il est nécessaire de réaliser des études complémentaires avec des cohortes de plus grand effectif afin de confirmer nos résultats.
Mots-clés libres : cancer du sein métastatique, métastase cérébrale, YAP, TAZ, survie, caractéristiques clinicohistologiques, TMA, Immunohistochimie. .
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales