Thèse d'exercice
Évaluation des pratiques professionnelles concernant la prise en charge thérapeutique des infections génitales hautes dans deux centres hospitaliers de la région Nouvelle-Aquitaine en 2021
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Introduction. La prise en charge thérapeutique des infections génitales hautes (IGH) s'appuie sur les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) de 2018. Le traitement est basé sur une antibiothérapie à large spectre à initier dès la suspicion du diagnostic plus ou moins associé à un drainage. Le suivi post-IGH comprend une réévaluation clinique précoce des patientes. L'application des recommandations sur la prise en charge initiale des patientes permet l'amélioration du pronostic et une limitation du risque de complications. Une évaluation des pratiques professionnelles en condition de vie réelle concernant la prise en charge thérapeutique des patientes présentant une IGH permettrait de faire un état des lieux et de dégager des axes d'amélioration. Les pratiques de prise en charge thérapeutique pouvant différer entre les centres, nous avons donc étudié et comparé les pratiques de différents services.
Matériels et méthodes. Il s'agissait d'une étude multi-centrique, rétrospective, comparative, réalisée aux urgences gynécologiques du Centre hospitalier universitaire de Poitiers (CHU) et du Centre hospitalier d'Angoulême (CHA) sur l'année 2021. Les patientes incluses avaient consulté aux urgences gynécologiques. Elles avaient bénéficié, d'un prélèvement génital et étaient suspectes d'avoir une infection génitale haute (IGH). Les patientes présentant une endométrite du post-partum ou du post-abortum étaient exclues. L'objectif principal était d'évaluer la prise charge thérapeutique et son adéquation avec les dernières recommandations par un critère composite validé si et seulement si le schéma thérapeutique concernant l'antibiothérapie, initiée le jour de la consultation (J0), était conforme aux recommandations du CNGOF et si le drainage d'un ATO était réalisé quand cela était indiqué. L'objectif secondaire était d'évaluer le suivi post-IGH des patientes à court terme.
Résultats. Nous avons analysé 195 dossiers de patientes ayant présenté une IGH en 2021, 123 au CHU et 72 au CHA. Le critère composite d'une prise en charge thérapeutique adaptée était satisfait dans 17% des dossiers au CHA et dans 79% des dossiers au CHU (p<0,05). L'antibiothérapie initiale adaptée était de 19% et 87% des cas, respectivement au CHA et au CHU (p<0,05) L'antibiothérapie était initiée à J0 dans 60% des cas au CHA et dans 93% des cas au CHU (p<0,05). Aucune patiente n'a été traitée chirurgicalement au CHA et 8 patientes l'ont été au CHU. Concernant, le suivi post-IGH à court terme, il a été proposé une réévaluation clinique dans 35% et 82% des cas (p<0,05) respectivement au CHA et au CHU.
Conclusion. Notre travail a mis en évidence que la prise en charge thérapeutique initiale et le suivi post-IGH nécessitaient de s'améliorer avec une prise en charge significativement moins adéquate au CHA par rapport au CHU. Il a été proposé afin d'améliorer la performance des soins, la création d'une ordonnance type et d'une meilleure diffusion des RPC pour améliorer les pratiques. L'application des recommandations du suivi post-IGH était modérée dans les deux centres. Notre étude originale et récente nécessite néanmoins d'être poursuivie et étendue à d'autre centre afin d'obtenir des résultats plus robustes.
Mots-clés libres : Infection génitale haute, Prise en charge thérapeutique, Antibiothérapie, Suivi post-IGH.
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