Thèse d'exercice
Zoonoses parasitaires transmises par le poisson : anisakidose et dibothriocéphalose
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La propagation de nouvelles habitudes alimentaires, de certains plats traditionnels, l’augmentation globale de la demande en poisson, la mise au point de meilleurs outils de diagnostic et une plus grande sensibilisation vis-à-vis de la pathologie sont autant de
paramètres qui concourent aujourd’hui à expliquer l’augmentation à l’échelle mondiale du nombre de cas de zoonoses parasitaires transmises par la consommation de poisson. La mondialisation des échanges a de plus mis un terme aux restrictions géographiques des parasites. Des cas de parasitoses associés à des espèces parasitaires exotiques sont aujourd’hui fréquemment retrouvés en Europe.
A ce jour, l’anisakidose et la dibothriocéphalose sont les deux principales zoonoses transmises par la consommation de poisson.
L’Homme se contamine accidentellement en ingérant un plat à base de poisson infesté. Ce poisson est alors consommé cru, insuffisamment cuit, ou bien préparé selon un procédé qui ne permet pas d’inactiver les larves encapsulées des helminthes parasites. Il peut par exemple s’agir de poisson fumé à froid, en marinade ou en salaison.
L’anisakidose, fait suite à l’ingestion d’un poisson marin ou de céphalopodes infestés par une ou plusieurs larves de nématode de la famille des Anisakidae. Plusieurs genres et de nombreuses espèces peuvent être responsable, les deux plus courantes étant Anisakis simplex et Pseudoterranova decipiens.
La dibothriocéphalose, fait en revanche suite à l’ingestion d’un poisson d’eau douce infesté par une ou plusieurs larves d’un cestode du genre Dibothriocephalus. L’espèce la plus fréquemment impliquée chez l’Homme étant Dibothriocephalus latus.
Les mécanismes physiopathologiques et les symptômes diffèrent entre ces zoonoses.
L’anisakidose se manifeste sous des formes digestives et allergiques, tandis que la dibothriocéphalose ne se manifeste le plus souvent que par l’émission de segments du parasite.
Dans les deux cas les formes asymptomatiques semblent fréquentes et les symptômes rencontrés sont le plus souvent non spécifiques, rendant le diagnostic compliqué.
Les traitements associés à ces deux zoonoses diffèrent. Lorsque cela est possible, l’anisakidose est traitée par extraction de la larve sous endoscopie, voire par chirurgie. Un traitement médicamenteux est parfois proposé. A l’inverse, la dibothriocéphalose est
habituellement traité par anthelminthique, une dose unique de Praziquentel.
La prophylaxie, point central de la lutte contre ces zoonoses, est commune aux différents parasites abordés. Les réglementations européenne et française insistent sur l’importance de pratiquer l’éviscération rapidement après capture, d’éliminer toute partie infestée, à d’inspecter visuellement le produit à chaque étape et de congeler le produit lorsqu’il est destiné à être consommé soit cru soit selon un mode de préparation qui peut présenter un danger pour la santé. Le couple température – durée recommandé est de -20°C pendant 24 heures en tous points du produit, bien que d’autres couples soient également acceptés.
La prophylaxie individuelle suit globalement les mêmes indications, la congélation en congélateur ménager devant en revanche être portée à -18°C pendant 7 jours.
Mots-clés libres : anisakidose, dibothriocéphalose, zoonose parasitaire, poisson, prophylaxie.
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