Thèse d'exercice
Représentations, ressentis et réactions parentales face aux pleurs inexpliqués du nourrisson de 0 à 4 mois : une étude qualitative
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Introduction
Certains auteurs et certaines études supposent que l'impossibilité de consoler un nourrisson dont les pleurs ou l'agitation sont excessifs, sont susceptibles d'induire une série de réactions négatives et préoccupations parentales pouvant conduire à certaines situations de malveillance puis de maltraitance.
L'objectif de cette étude est d'explorer ce que rapportent les jeunes parents face aux pleurs inexpliqués de leur nourrisson lors des quatre premiers mois de vie : connaissances, ressentis, réactions, et échanges avec les professionnels de santé.
Méthode
Étude qualitative observationnelle réalisée du 12 octobre 2021 au 31 janvier 2022 dans les départements de la Vienne (86) et de la Charente-Maritime (17) par entretiens semi-dirigés auprès de 23 parents de nourrissons âgés de 0 à 4 mois.
Le protocole, le formulaire d'information et l'attestation de consentement de l'étude ont été soumis pour avis au Comité de Protection des Personnes, un avis favorable a été reçu. Les réponses au questionnaire recueillies sur dictaphone ont été rendues anonymes lors de leur retranscription puis analysées à l'aide du Logiciel NVivo. Une triangulation a été effectuée.
Résultats
Le pleur apparait majoritairement comme synonyme de l'expression d'un besoin qu'il faut combler. S'il persiste, les notions d'inconfort, de douleur, de mauvaise habitude sont citées. Si les parents essayent, d'une façon générale d'accompagner les pleurs de leur nouveau-né, le phénomène est responsable de nombreux sentiments négatifs.
Les échanges sur le sujet avec les professionnels de santé restent pauvres, si la réponse apportée par le soignant est jugée insatisfaisante par le parent, celui-ci cherchera d'autres ressources auprès de son entourage proche ou des réseaux sociaux, dans une moindre mesure il pourra être amené à multiplier les consultations auprès d'autres professionnels de santé.
Discussion
En corrélation avec la littérature, s'il est prolongé, le pleur demeure majoritairement un phénomène négatif. La perturbation de la relation parent-enfant n'est pas ici évoquée, mais le lien est fait avec la survenue du syndrome du bébé secoué.
En cohérence avec d'autres résultats d'études, la sensibilisation semble d'avantage se concentrer sur la prévention du syndrome du bébé secoué. Les études proposent pourtant la mise en place de campagnes de prévention, favorisant une réaction parentale appropriée, aidant au bon développement de la relation parent-enfant et prévenant le risque de malveillance.
La consultation de suivi du nourrisson peut à ce titre être un outil intéressant. Améliorer les connaissances et la transmission de ces notions physiopathologiques de la part des soignants intervenants en période périnatale, pourrait permettre une meilleure sensibilisation parentale.
Conclusion
Malgré les avancées faites par l'approche neurobiologique, la physiopathologie du pleur inexpliqué demeure mal connue par les parents. Enjeu de santé publique et sur le plan économique, il parait intéressant de pouvoir trouver les clés nécessaires à une meilleure sensibilisation parentale.
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