Thèse d'exercice
Comment améliorer la prise en charge somatique des patients atteints de trouble du spectre autistique ? Classification des pathologies somatiques intercurrentes les plus fréquentes dans le but de créer un programme de prévention : Enquête auprès de patients atteints de trouble du spectre autistique consultant en hospitalisation de jour au centre Cap Soins 17 de La Rochelle
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INTRODUCTION : Le trouble du spectre de l'autisme est une pathologie neuro-développementale à laquelle s'associent des vulnérabilités somatiques particulières. Pourtant, les pathologies somatiques intercurrentes restent insuffisamment repérées et traitées alors qu'elles peuvent être à l'origine d'une altération rapide et surprenante du comportement et des capacités. Nous avons donc souhaité enquêter sur ces différentes pathologies par le biais du centre spécialisé Cap Soins 17, qui réalise des bilans complets en hospitalisation de jour auprès du public handicapé dyscommunicant.
MATERIELS ET METHODES : Nous avons réalisé une étude monocentrique, descriptive sur données rétrospectives de Décembre 2015 à Décembre 2020. Nous avons inclus les patients atteints de trouble du spectre autistique accueillis en hospitalisation de jour à Cap Soins 17, pour lesquels le bilan avait abouti au diagnostic d'une ou plusieurs pathologies somatiques. Les données de leurs comptes rendus d'hospitalisation ont été recueillies par le biais d'un formulaire de saisie de données électronique. Elles concernaient les caractéristiques socio démographiques, les antécédents, les pathologies somatiques diagnostiquées et les prises en charges proposées. La base de données produite a ensuite été exploitée par le biais de formules statistiques.
RESULTATS : Nous avons inclus 132 patients. Le ratio était de 2.47 hommes pour 1 femme, et la grande majorité avaient moins de 51 ans (128). Les motifs de recours à Cap Soins 17 principaux étaient « le trouble du comportement » (34%) et le « bilan systématique » (34%). Les pathologies les plus fréquentes étaient la constipation (83%) plus ou moins associée au fécalome (26%), le bouchon de cérumen (45%), le tartre (48%), la carie (33%), les troubles de la statique rachidienne (33%) plus ou moins associés aux pieds plats (21%), le portage d'Helicobacter pylori (27%), l'hypovitaminose D (31%) et l'obésité (25%). La iatrogénie des traitements psychotropes, associée à certaines pathologies, a été suspectée dans 48% des cas. A l'issue du bilan, un traitement a presque systématiquement été proposé, des examens complémentaires ont été demandés dans plus de deux tiers des cas, un avis spécialisé a été demandé dans plus d'un tiers des cas.
CONCLUSION : Les pathologies diagnostiquées étaient la plupart du temps des pathologies bien connues des médecins généralistes, et dont la prise en charge est simple. Pourtant, le patient atteint de TSA leur pose le défi de la compréhension de ses symptômes. La finalité de cette étude serait la réalisation d'un outil à plusieurs volets à destination des médecins dont le but serait la sensibilisation, l'information et la prévention, pour mieux préparer la consultation et permettre, à terme, une meilleure inclusion de cette population dans le parcours de soins.
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